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mercredi 27 avril 2016

L'ECONOMIE - mercredi 27 avril 2016

 L'ECONOMIE

Mercredi 27 avril 2016

Baisse du chômage qui reste cependant massif

Une personne parle à un conseiller de Pôle emploi à Gravelines, dans le nord de la France, le 30 mars.
Une personne parle à un conseiller de Pôle emploi à Gravelines, dans le nord de la France, le 30 mars. PHILIPPE HUGUEN / AFP
En mars, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité inscrits à Pôle emploi a diminué de 60 000 par rapport à février, soit une baisse mensuelle jamais vue depuis septembre 2000, selon les chiffres de la Dares(ministère du travail). Les chiffres du chômage jouant au yo-yo depuis juin (une hausse est toujours suivie d’une baisse), c’est la tendance sur trois mois qui est davantage scrutée : – 49 500 depuis janvier. « Il s’agit de la première baisse trimestrielle significative depuis le dernier épisode de reprise de 2010-2011 », s’est félicitée la ministre du travail, Myriam El Khomri, lors d’une visite dans un centre de formation professionnelle dans l’Essonne. Même si le chômage reste à des niveaux très élevés (3,53 millions de demandeurs d’emploi sans activité), la nouvelle tombe bien après les mauvais chiffres de février (38 400 nouveaux inscrits à Pôle emploi), et à deux jours d’une quatrième journée de mobilisation contre la loi travail à l’appel de sept syndicats de salariés, étudiants et lycéens. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 454 100 à la fin de mars 2016. Ce nombre diminue de 0,2 % sur un mois (soit – 8 700 personnes), de 0,4 % sur trois mois (– 23 900 personnes), et progresse de 3,0 % sur un an (+ 158 300 personnes).
« La reprise est fragile et concerne les contrats à durée limitée. Elle est insuffisante pour bénéficier à tous, particulièrement aux seniors et aux demandeurs d’emploi longue durée », a réagi la CFDT. Le nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus a en effet augmenté de 0,6 % sur trois mois, et de 7,5 % sur un an. L’amélioration du chômage des jeunes en revanche se poursuit : le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans inscrits en catégorie A a baissé de 1,7 % (– 8 700), portant la baisse à 36 000 depuis la fin de 2014. Une évolution due, entre autres, aux« politiques de l’emploi ciblées sur les jeunes et à l’augmentation corrélative des stages et conventions de formation », analyse Philippe Waechter, de Natixis. Pour le gouvernement, la baisse est en partie liée au pacte de responsabilité. Et l’aide à la première embauche dans les PME en a accéléré les effets, avec « 225 000 aides demandées » depuis l’annonce de la mesure par François Hollande, le 18 janvier. Le chef de l’Etat, qui a fait d’une baisse « crédible » du chômage la condition pour briguer un nouveau mandat, avait également annoncé en janvier un plan de 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi, dont les bénéficiaires vont basculer dans la catégorie D de Pôle emploi, donnant lieu à de nombreuses critiques sur une baisse artificielle des statistiques. Mais en mars le nombre d’entrées en formation n’a augmenté que de 1 100, a précisé le ministère à l’AFP. Plusieurs signaux sont passés au vert ces derniers mois sur le front de l’emploi, à commencer par les embauches, en hausse continue depuis la mi-2014. Le gouvernement table aussi sur la future loi travail, qui donnera notamment plus de souplesse aux entreprises en matière d’aménagement du temps de travail : ces « mesures structurelles » permettront « le développement de l’emploi durable », a rappelé la ministre du travail.
Dérive des dépenses publiques. Le gouvernement, par la voix du secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a confirmé mardi que les dépenses nouvelles annoncées depuis le début de l’année, jusqu’ici évaluées à au moins 3 milliards d’euros, atteindraient 4 milliards d’euros en 2016. Parmi celles-ci figurent notamment la prime à l’embauche estimée à 1 milliard d’euros, la formation de 500 000 chômeurs supplémentaires pour 600 millions d’euros, le plan de soutien exceptionnel à l’élevage et la baisse de cotisations sociales pour les agriculteurs d’un montant total de 900 millions d’euros, le fonds pour la transition énergétique au coût de 300 millions d’euros, et la hausse du salaire des fonctionnaires pour 600 millions d’euros.
PSA en croissance en Europe. Le constructeur automobile français Groupe PSA a annoncé mercredi un chiffre d’affaires en baisse au premier trimestre à 13 milliards d’euros, pénalisé par les changes, malgré un volume de ventes mondiales en hausse de 3,9 %. Les volumes sont tirés par l’Europe, où la croissance des ventes atteint + 5,9 %. Au sein de la division automobile, le chiffre d’affaires véhicules neufs recule de 1,1 %. En 2016, le Groupe PSA s’attend à une croissance du marché automobile de l’ordre de 4 % en Europe et de 5 % en Chine, et à un recul de l’ordre de – 10 % en Amérique latine, et de – 15 % en Russie.
Apple et les mauvais résultats de l’iPhone. Apple a accusé mardi la première baisse des ventes trimestrielles de son iPhone depuis le lancement de l’appareil en 2007, qui a entraîné dans son sillage les revenus du groupe, en recul pour la première fois depuis plus de dix ans. Le groupe informatique américain a annoncé avoir écoulé 51,19 millions de téléphones sur le deuxième trimestre de son exercice décalé (janvier-mars). Cela représente un recul de 16 % sur un an. Même l’annonce d’un cadeau de 50 milliards de dollars aux actionnaires, sous forme de dividendes et rachats d’actions supplémentaires devant s’étaler jusque mars 2018, n’a pas empêché la douche froide à Wall Street: l’action Apple plongeait d’environ 8 % vers 23 h 30 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.
Twitter déçoit. Chiffre d’affaires décevant et progression toujours atone du nombre d’utilisateurs : les derniers résultats trimestriels publiés mardi par le réseau social américain Twitter continuent d’alimenter les doutes de Wall Street sur ses perspectives de croissance.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
+ 4,9 %
Le gouvernement irlandais a annoncé mardi avoir relevé ses prévisions de croissance, disant tabler désormais sur une expansion de 4,9 % cette année, tout en soulignant les risques croissants liés aux incertitudes à l’étranger. Dublin, qui prévoyait jusqu’à présent une croissance de 4,3 % pour 2016, a porté sa prévision 2017 de 3,5 % à 3,9 %. En 2015, la croissance irlandaise a atteint 7,8 %, le pays bénéficiant d’une reprise rapide après la violente récession qui a suivi la crise financière et nécessité un plan d’aide international.

Dans la presse étrangère

La justice indienne source de gabegie économique

Vue générale de la Cour suprême d'Inde, le 2 avril 2013.
Vue générale de la Cour suprême d'Inde, le 2 avril 2013. AFP / SAJJAD HUSSAIN
Le système judiciaire indien est dans un état souvent jugé pitoyable. Il est ainsi devenu une source de stress émotionnel mais aussi financier pour le peuple du sous-continent, souligne Quartz. Les coûts des litiges devant les cours de justice sont estimés à 4,5 milliards de dollars annuels. Au total, la perte de productivité due aux pertes en salaires et en affaires liées au temps passé aux auditions représenterait 0,48 % du PIB indien. L’Inde croule sous plus de 30 millions d’affaires chaque année et les retards chroniques exaspèrent les citoyens indiens. Cependant, le temps de règlement des litiges tend à se réduire pour une majorité de prévenus à moins d’un an. Il n’en demeure pas moins que la justice indienne reste excessivement lente et purge financièrement les plaignants, au grand dam des juges.
« Les coûts liés au norovirus sont élevés, plus élevés que pour de nombreuses maladies dont celles provoquées par les rotavirus, qui ont attiré beaucoup plus d’attention »
Les norovirus responsables des gastro-entérites, une infection très contagieuse courante, font 219 000 morts par an dans le monde, surtout dans les pays les moins développés, et représentent un fardeau de 64 milliards de dollars, estime une étude publiée mardi. Les norovirus rendent malades près de 700 millions de personnes dans le monde chaque année. Ceci entraîne 4,2 milliards de dollars environ de coûts en soins médicaux et 60,3 milliards en perte de productivité chaque année, ont déterminé les chercheurs de cette étude parue dans la revue américaine PloS One, qui ont pour la première fois chiffré le fardeau économique de cette infection.
L'éco & moi
Développement durable. Un prix plancher du CO2. En attendant de convaincre ses partenaires européens de réformer un marché du carbone communautaire inefficace, la France taxera unilatéralement à un prix plancher l’utilisation des énergies fossiles pour la production d’électricité à partir de 2017. François Hollande, tout juste de retour de la signature à New York de l’accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, l’a annoncé à l’ouverture de la dernière conférence environnementale de son quinquennat, lundi. Aujourd’hui, la combinaison d’un cours très faible de la tonne de CO2 sur le marché européen des quotas d’émission (entre 5 et 6 euros) et de prix très bas du charbon rend beaucoup plus rentable de faire tourner des centrales au charbon qu’au gaz alors qu’elles sont deux fois plus polluantes. La France plaide pour que l’Union européenne mette en place un « corridor de prix », avec un plancher et un plafond entre lesquels oscillerait le cours du carbone sur le marché européen, un peu sur le modèle du « serpent monétaire » d’avant l’euro. Ce système permettrait de réduire la volatilité des prix du CO2 tout en améliorant sa prévisibilité, pour inciter davantage les investissements bas carbone. Si l’idée d’un tel système, qui concernerait les quelque 11 000 sites industriels de l’UE gros émetteurs de gaz à effet de serre, fait son chemin, le temps semble cependant encore loin où il pourra être appliqué à toute l’UE. Le chef de l’Etat a donc annoncé que la France donnerait l’exemple en fixant unilatéralement un prix plancher du carbone pour la seule production d’électricité.
Etudes & documents
Evolution du marché immobilier. Le marché résidentiel a rebondi en 2015. Le nombre de transactions de logements a atteint environ 1 million d’unités, en hausse de 15 % sur un an (16 % dans l’ancien et 14 % dans le neuf). Les prix se sont stabilisés. Les mouvements ont été marqués sur le crédit habitat, avec une hausse de l’encours de 4 % sur un an et une envolée de la production de nouveaux prêts, pour partie liée aux rachats de crédit. Ce dynamisme va-t-il se maintenir en 2016 ? Les déterminants du marché immobilier vont en tout cas tous évoluer dans le même sens qu’en 2015, sauf probablement les taux de crédit. En particulier, les fondamentaux favorables du marché (démographie, retraite, valeur refuge) continueront à jouer et le prêt à taux zéro (PTZ) est à nouveau renforcé en 2016.
Climat : comment agir maintenant ? Le succès de l’accord de Paris relance la dynamique mondiale de la lutte contre le changement climatique. Il en pose les enjeux sans détour : l’humanité doit parvenir, dans la seconde moitié de ce siècle, à un monde qui absorbe autant de carbone qu’il en émet. A plus court terme, la décennie qui vient sera cruciale : le respect de l’objectif de 2 °C suppose, de la part de tous les pays, un effort de réduction supplémentaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) que l’on peut estimer à 30 % par rapport aux engagements pour 2030 adoptés en amont de la conférence de Paris. Cet effort sera d’autant plus difficile à réaliser qu’il devra s’exercer dans un monde où l’énergie carbonée restera vraisemblablement abondante et accessible à un coût modéré.
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La Réserve fédérale devrait laisser inchangée sa politique monétaire lors de sa réunion des 26 et 27 avril.
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L’économiste et philosophe qui est l’un des initiateurs de Nuit debout fait partie du courant « hétérodoxe » en économie, qui critique les fondamentaux du néolibéralisme.
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Sources Le Monde.fr

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