| France : record d'IDE en 2014, mais l'emploi à la traîne |
Portée par la reprise européenne et le recul de l'euro, la France a attiré en 2014 un nombre record de projets d'investissement étrangers (IDE), mais elle se distingue par un recul des créations d'emplois de ces implantations, selon le baromètre annuel du cabinet EY. Avec 608 projets d'extension ou d'implantation, 18 % de plus qu'en 2013, la France a largement dépassé la progression moyenne de 10 % enregistrée par les 43 pays d'accueil européens, dont la Russie et la Turquie, pris en compte dans cette étude diffusée mercredi. Par contre, la France a vu les extensions et créations de sites étrangers créer 12 577 emplois en 2014, soit 11 % de moins que l'année précédente. Elle se place au quatrième rang en nombre de créations d'emplois, mais, parmi les quinze premiers sur ce critère, elle n'est accompagnée que de la Serbie, la Turquie et l'Espagne pour afficher une évolution négative de ce chiffre. De plus, jamais le nombre d'emplois moyen par projet (20) n'avait été aussi bas. (Lire aussi l'article de Denis Cosnard.) |
| "On a un vrai effet ciseau qui se traduit dans le fait que les projets portés par les investisseurs internationaux augmentent mais ne créent pas beaucoup d'emplois. Par exemple, les projets industriels sont à 80 % des extensions et seulement à 20 % des nouvelles implantations", a déclaré à l'AFP Marc Lhermitte, partenaire d'EY (ex-Ernst & Young). Plus précisément, 188 extensions ont été enregistrées, contre 43 créations, et les fermetures, au nombre de 49, annulent les créations. Mais sur ces sites industriels la France est depuis quinze ans la première destination en Europe et l'est restée en 2014. |
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| Comment développer la compétitivité ? |
| La France doit mieux cibler ses politiques publiques pour parvenir à un meilleur rapport qualité-prix des produits qu'elle exporte et enrayer sa perte de compétitivité, selon une note du Conseil d'analyse économique (CAE) publiée mercredi. Organe de conseil placé auprès du premier ministre, le CAE constate que depuis 1995 "la part de marché de la France à l'exportation diminue davantage que celle des autres pays européens". Or "le débat sur la compétitivité a tendance à se focaliser sur des explications secondaires à la contre-performance française à l'exportation (mauvaise spécialisation géographique ou sectorielle, contraintes de crédit ou insuffisance des aides aux exportateurs) et à accorder une place insuffisante au facteur le plus important quantitativement : le rapport qualité-prix des produits", souligne le CAE. |
| Dans cette optique, les auteurs de la note préconisent d'évaluer l'impact du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) sur les salaires et, éventuellement, de recentrer les baisses de charge sur les bas salaires, pour alléger le coût du travail des entreprises intermédiaires. D'autre part, la France doit chercher à augmenter sa productivité, en améliorant notamment son système de formation professionnelle, mais aussi en laissant "les entreprises plus productives grossir et avaler les plus petites", selon Philippe Martin, professeur au département économique de Sciences Po Paris et l'un des auteurs de cette note du CAE, qui souligne le rôle de certains freins, tels que le coût des licenciements ou le droit des faillites. |
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| Le dialogue social en débat |
| L'Assemblée nationale a commencé mardi l'examen du projet de loi sur le dialogue socialdéfendu par François Rebsamen, le ministre du travail, un vaste texte de simplification des règles, où s'inviteront en outre les sujets de l'épuisement professionnel des salariés et du compte pénibilité. Quelque 700 amendements ont été déposés sur ce texte discuté en première lecture jusqu'à vendredi, avant son vote solennel mardi 2 juin. La loi "peut être adoptée à une majorité large", a affirmé au MondeM. Rebsamen, qui a largement déblayé le terrain pour ne pas braquer notamment les députés socialistes frondeurs, et au-delà les centrales syndicales. "Je ne suis pas opposé au recours au 49-3, même si je ne le souhaite pas", a-t-il ajouté, alors que l'usage de cette arme de la Constitution n'est plus possible avant juillet. |
| M. Rebsamen s'est emparé du dossier du dialogue social après l'échec en janvier des négociations entre patronat et syndicats. Ceux-ci accueillent diversement la réforme, qui consiste notamment à regrouper des instances de représentation du personnel : "Il y a des avancées", selon la CFDT, mais, d'après FO, le projet de loi sur le dialogue social "porte mal son nom". Côté organisations patronales, la représentation créée pour les salariés des très petites entreprises, au travers de commissions régionales, fait bondir : "Halte aux contraintes", demande le Medef. Leur position a été relayée dans l'Hémicycle par l'opposition, qui a toutefois échoué dans la soirée de mardi à supprimer cette disposition perçue comme une "nouvelle usine à gaz". |
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| LVMH se développe dans les médias |
En annonçant son intention de racheter Le Parisien, LVMH déconcerte certains analystes du secteur du luxe qui ne voient pas le bénéfice stratégique d'un nouveau titre de presse pour le géant qui possède déjà Les Echos, mais doit avant tout gérer une soixantaine de marques prestigieuses. Le numéro un mondial du luxe a dit mardi être en négociations exclusives avec le groupe Amaury pour lui racheter LeParisien/Aujourd'hui en France, dont les ventes cumulées atteignent 378 000 exemplaires par jour, soit le deuxième rang des quotidiens français derrière Ouest-France. Le groupe de Bernard Arnault avait déjà racheté en 2007 le groupe Les Echos – qui comprend le quotidien économique Les Echos, mais aussi Radio Classique ainsi que les magazines Investir etConnaissance des arts – pour 240 millions d'euros. Les Echos ont été le seul quotidien à avoir accru ses ventes l'an dernier dans un secteur de la presse imprimée laminé par la concurrence d'Internet. (Lire aussi l'article d'Alexis Delcambre.) |
| "Autant on pouvait comprendre le rachat des 'Echos' car ils font de l'actualité économique, mais 'Le Parisien' ? Je ne vois pas ce que cela peut amener au profil luxe du groupe", ou en quoi cela l'aiderait "à être meilleur sur le secteur ; il n'y a aucune synergie avec les métiers du groupe", a ainsi commenté à l'AFP un analyste parisien qui souhaite garder l'anonymat. Si le groupe de Bernard Arnault ne détaille pas les raisons de son intérêt pour 'Le Parisien/Aujourd'hui en France', le groupe Amaury, propriétaire des deux titres, dit dans son communiqué que LVMH "souhaite renforcer ses activités dans le secteur des médias en se dotant d'un très bel actif". |
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Aviation : mardile gouvernement irlandais a donné son accord au rachat d'Aer Lingus par International Airlines Group (IAG) en acceptant de lui céder la part de 25,1 % qu'il détient dans la compagnie aérienne irlandaise, a annoncé le ministre des transports, Paschal Donohoe. Pour racheter Aer Lingus, le groupe hispano-britannique IAG a mis sur la table une offre à 2,55 euros par action, soit au totalenviron 1,35 milliard d'euros.
Brésil : Nestor Cervero, un ancien directeur de Petrobras, la compagnie publique pétrolière du Brésil plongée dans un retentissant scandale de corruption, a été condamné mardi à cinq ans de prison pour blanchiment d'argent.
AFP : l'Agence recevra une dotation publique en hausse de 1,4 % par an en moyenne au cours de la période 2014-2018, avec des effectifs stables et une masse salariale contenue, selon les termes du contrat d'objectif et de moyens (COM) conclu avec l'Etat, a rapporté mardi son PDG, M. Hoog.
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Grèce :le gouvernement grec, en difficulté pour rembourser ses créanciers, a annoncé avoir ordonné mardi le transfert à la banque centrale des petites sommes de moins de 100 euros délaissées sur des "comptes dormants" du secteur public. "Il s'agit de comptes bancaires qui au 15 mars présentaient un solde de 0 à 99 euros", a précisé un communiqué du ministère des finances à propos du décret passé dans la journée.
Transports : les élus du comité d'entreprise de la SNCM ont annoncé mardi avoir rejeté mardi dans un avis consultatif les trois offres de reprise de la compagnie maritime que doit étudier mercredi le tribunal de commerce de Marseille.
Etats-Unis : le fisc américain, l'Internal Revenue Service (IRS), a admis mardi avoir été victime d'une cyberattaque qui s'est soldée par le vol des données fiscales de quelque 100 000 contribuables.
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| "Aujourd'hui nous opérons un saut qualitatif dans la relation entre le Brésil et le Mexique. Nous ouvrons un nouveau chapitre" |
| Le Mexique et le Brésil, les deux principales économies d'Amérique latine, ont proclamé mardi l'ouverture d'un nouveau chapitre de leurs relations lors de la première visite de Dilma Rousseff dans le pays nord-américain. La visite d'Etat de deux jours de la président brésilienne a lieu dans un contexte de turbulences pour les deux économies qui ont conduit leurs gouvernements respectifs à opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques. "Les relations entre le Brésil et le Mexique présentent un degré de potentialité que nous avons l'obligation d'exploiter", a affirmé Dilma Rousseff. Le commerce entre les deux pays a augmenté de 475 % au cours des deux dernières décennies pour dépasser les 9 milliards de dollars. Pour le président mexicain, il est possible de doubler ce montant au cours des dix prochaines années. Les deux chefs d'Etat ont annoncé des accords en matière de commerce, d'investissements, de tourisme et d'environnement. |
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« Retrouver l'esprit industriel du capitalisme » : de la recherche d'actionnaires patients à celle d'une gouvernance partagée
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Le gouvernement, fort de la loi visant à reconquérir l'économie réelle, dite loi Florange, qui institue la possibilité de votes doubles pour les actionnaires patients (conservant leurs actions au moins deux ans), vient de prendre deux décisions significatives, en augmentant temporairement sa participation au capital de Renault et d'Air France afin d'éviter qu'en assemblée générale cette possibilité de votes doubles soit rejetée par la majorité qualifiée retenue dans la loi. L'objectif affiché par le ministre de l'économie dans une tribune du journalLe Monde est d'aider à « retrouver l'esprit industriel du capitalisme » en privilégiant les engagements à long terme de manière à promouvoir des investissements porteurs d'une croissance solide.
Cette initiative conduit à reprendre la discussion sur les conditions de gouvernance des sociétés par actions (corporations) (Pollin, 2004, 2006), à examiner les dérives dont elle a pu être l'objet et les remèdes qui ont pu et pourraient dans l'avenir y être apportés, impliquant de savoir ce que peut en attendre le gouvernement.
Les sociétés par actions sont indéniablement au cœur du processus d'investissement, en raison de leur capacité à drainer une épargne abondante et de leur pouvoir de choisir dans quelle direction orienter cette épargne. Elles obéissent à des modes de gouvernance variés, répondant à différents contextes institutionnels, auxquels sont associées des différences significatives de productivité et de croissance (Bloom et Van Reenen, 2010 ; De Nicolo', Laeven, et Ueda, 2008 ; La Porta, Lopez-de-Silanes, Shleifer and Vishny, 2000). Aussi la question se pose-t-elle de l'adoption du mode de gouvernance le mieux à même de favoriser l'activité entrepreneuriale et l'innovation, bref de soutenir in fine la croissance (OCDE 2012).
Il est manifeste, en effet, que les grandes entreprises ne souffrent pas d'un manque de financement à long terme. Le développement des marchés d'actions et d'obligations depuis les années 1980 leur a permis de réduire leur dépendance au financement bancaire et à la cyclicité de l'accès à ce financement. De sorte que les problèmes d'investissement reflètent surtout de larges défaillances dans la gouvernance des entreprises, grandes, moyennes ou petites, comme d'ailleurs dans celle des institutions financières (Giovannini et Alii, 2015)…
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Lu sur le blog de l'OFCE
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| TITRES DE L'ÉCONOMIE |
| Les Echos : Pénibilité : pourquoi la facture risque d'exploser |
| Le Figaro économie : Investissements. La France attire les entreprises étrangères, pas les emplois. |
| Financial Times : Le renminbi "n'est plus sous-évalué", selon le FMI |
| The Wall Street Journal : Les sociétés versent plus d'argent aux actionnaires |
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