| La politique, comme la nature, a horreur du vide. Depuis un an, pourtant, le Liban vit dans cette situation ; une année passée à essayer de s'accorder sur le nom d'un nouveau président après la fin du mandat de Michel Sleimane, le 25 mai 2014. Malgré vingt-trois tentatives, le Parlement a échoué à réunir le quorum nécessaire (soit deux tiers des 128 députés) pour parvenir à un consensus. Deux principaux candidats se disputent la magistrature suprême : d'un côté, Samir Geagea, chef des Forces libanaises, soutenu par la coalition du 14-Mars, elle-même appuyée par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite ; de l'autre, Michel Aoun, dirigeant du Mouvement patriotique libre, "parrainé" par la coalition du 8-Mars menée par le Hezbollah, allié de la Syrie et de l'Iran. Un blocage regrettable que Michel Touma, éditorialiste à L'Orient-Le Jour, impute aux "caprices de diva" des parlementaires, notamment aounistes, qui se complaisent dans l'obstructionnisme. Si, comme le rappelle le quotidien francophone, le pays du Cèdre a déjà connu des vacances présidentielles, celle-là a lieu dans un contexte délicat marqué par la crise syrienne, souligne Gulf News. Lundi, Sigrid Kaag, la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, a estimé que "le vide [politique] sapait la capacité [du pays] à répondre aux défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels il est confronté"(Naharnet). Pour la plupart des analystes, dont The Daily Star se fait l'écho, aucune sortie de crise ne sera possible tant que l'Iran et l'Arabie saoudite se livreront à des guerres par procuration en Syrie, au Yémen et en Irak. Le statu quo, finalement, arrange peut-être les partis politiques, observe The Wall Street Journal. Dans un éditorial en forme de supplique, le Khaleej Times appelle les politiciens à mettre leurs différences au rebut. Faut de quoi les citoyens – qui oscillent entre désenchantement, résignation et désintérêt – feront les frais d'un système en plein délitement et le pays basculera dans un avenir encore plus sombre. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire