Défilé du 1er mai: que devient Thierry Lepaon, l'ancien patron de la CGT?
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SYNDICAT - "Une fois que la page est tournée, elle doit le rester. On ne peut pas être et avoir été." L'ancien leader de la CGT, Thierry Lepaon fait sien ce diction. Dans une interview à France Bleu, celui qui a démissionné en janvier de la direction de la centrale a affirmé il y a quelques jours qu'il n'envisage pas de reprendre des fonctions officielles. Il ne sera donc pas ce 1er mai en tête du cortège parisien qui défilera pour la fête du travail.
Même si depuis son départ il a pris part à quelques manifestations organisées par le syndicat -comme le 9 avril contre la politique d'austérité- l'ancien de chez Moulinex se fait très discret. Bien que blanchi par la commission interne qui enquêtait sur le coût de la réfection de son appartement et de son bureau, Thierry Lepaon n'en est pas moins meurtri. "J'ai le sentiment d'avoir été sali aux yeux du grand public et surtout des salariés. J'ai vécu l'enfer pendant 90 jours", rapporte-t-il.
Il racontera son expérience dans un livre au mois d'août
Quatre mois après son départ du siège de la CGT à Montreuil, que devient l'ancien leader syndical? "Il faut savoir tourner la page", explique Thierry Lepaon qui, lorsqu'il manifeste, le fait désormais aux côtés de sa compagne et non plus de ses homologues Jean-Claude Mailly (FO) ou Laurent Berger (CFDT). Il prévoit toutefois de revenir sur cet épisode "douloureux" et sa trentaine de mois à la tête du syndicat dans un livre qui sortira durant l'été. "Je travaille sur un livre autour de l’engagement, qui paraîtra aux éditions du Cherche Midi en août. Ce ne sera pas un livre de règlements de comptes, car je ne veux pas être dans le ressentiment. Ce sera un livre sur les bonheurs de l’engagement et du syndicalisme", a-t-il expliqué à l'Opinion, mi-avril.
Durant les trois mois qui ont suivi sa démission, il explique avoir eu le besoin de se ressourcer chez lui, à Cabourg, où il possède une maison, loin de l'appartement de Vincennes qui a tant fait parler. "J’avais besoin de me retrouver. J’ai beaucoup marché. J’habite à côté de la mer", explique-t-il. Et Thierry Lepaon d'ajouter: "Je me suis dit que mettre fin à mes jours dans ces conditions, c’était un peu bête".
Le Cese ou la lutte contre l'illettrisme?
S'il n'envisage pas de reprendre une activité nationale à la CGT, il espère toujours "être utile". "Il faut que j'arrive à porter mon regard sur autre chose", affirme-t-il. Dans quelle direction? Thierry Lepaon n'apporte pour l'heure aucune réponse même s'il précise être toujours salarié du syndicat avec un salaire de 4000 euros par mois (sur 13 mois). Son successeur, Philippe Martinez a d'ailleurs affirmé il y a une dizaine de jours sur Europe 1 qu'il s'est engagé "à lui trouver un travail".
Le magazine l'Expansion croit savoir que François Hollande envisage de nommer Thierry Lepaon au Conseil économique, social et environnemental. Un organisme que l'ex-secrétaire général de la CGT connaît bien pour y avoir déjà occupé des fonctions de 2010 à 2013. Avant de succéder à Bernard Thibault, il était le représentant du syndicat dans cette instance consultative présidée par Jean-Paul Delevoye.
Un autre point de chute potentiel est évoqué par le journaliste du Monde chargé des questions syndicales. Selon Michel Noblecourt, "Thierry Lepaon rêve de diriger l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme". Il aurait ainsi fait des demandes à l'Elysée et à Matignon pour poursuivre un combat qu'il a entamé au milieu des années 90, quand il était membre du Conseil économique et social régional de Basse-Normandie.
Quelle que soit sa prochaine mission, Thierry Lepaon, adhérent depuis 37 ans à la CGT, s'est engagé sur un point: "Je resterai à la CGT jusqu'à la fin de mes jours", a-t-il déclaré sur RTL. "Je resterai un observateur plus attentif qu'actif", ajoutait-il.
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