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dimanche 26 avril 2015

"Cinquième colonne" islamiste: quand Estrosi va plus loin que le FN

Le Huffington Post

"Cinquième colonne" islamiste: quand Estrosi va plus loin que le FN

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POLITIQUE - Dans la bataille électorale qui l'oppose à Marion Maréchal-Le Pen en région PACA, Christian Estrosi chasse sur les terres de sa concurrente, adoptant notamment un discours musclé à l'égard de l'islamisme. En témoignent les propos qu'il a tenus ce dimanche 26 avril sur le plateau de France 3.
Le député-maire UMP de Nice a en effet affirmé que la France devait faire face à des "cinquièmes colonnes" islamistes et qu'une "troisième guerre mondiale" était déclarée à "la civilisation judéo-chrétienne", menacée, tout comme les musulmans de France, par "l'islamo-fascisme" (voir la vidéo en tête d'article).
Un discours pour le moins radical qui n'est pas sans rappeler celui d'Aymeric Chauprade, ex-conseiller diplomatique de Marine Le Pen et marginalisé au FN en raison de propos similaires. Peu après les attentats, l'eurodéputé frontiste avait publié une vidéo évoquant lui aussi une "cinquième colonne" islamique et affirmant que la France était en guerre avec "des musulmans". Une similarité entre les deux discours qu'Aymeric Chauprade a d'ailleurs fait remarquer à Christian Estrosi sur Twitter.
@cestrosi merci d'arrêter de plagier mes vidéos ou bien versez moi des droits auteurs

La théorie de la "cinquième colonne"
Le concept de la "cinquième colonne" induit qu'une organisation dormante s'affaire à fomenter un complot pour faire tomber un État. Comme ceci est expliqué par Vice, l'expression remonte à la guerre civile espagnole (1936-1939), à l'époque où les républicains estimaient que des franquistes infiltrés à Madrid avaient facilité la prise de la ville. Reprise au moment de la débâcle en France en 1940, cette expression évoque aujourd'hui l'idée d'une organisation secrète obéissant à des ordres venus de l'extérieur.
Dans le cas de Christian Estrosi, comme celui d'Aymeric Chauprade, l'idée est la suivante: il y aurait sur notre territoire une "cinquième colonne" islamique qui se prépare à entrer en guerre contre la France. "C'est une troisième guerre mondiale qui nous est déclarée, il faut en être conscient", a par ailleurs prophétisé le maire de Nice sur France 3 expliquant que ce complot s'organise via "des réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins". Une thèse alarmiste qui va même plus loin que la position officielle du Front national.
Une expression "ambiguë"... pour le FN
Le lien entre une "cinquième colonne" et l'islamisme est surtout l'apanage des formations d'extrême droite. Au Royaume-Uni par exemple, cette théorie a été adoptée par le parti nationaliste et xénophobe Ukip.
Au sein du FN, elle divise. Ainsi, quand Chauprade publie cette vidéo, Marine Le Pen demande aux cadres de ne pas relayer ces propos, pour des "raisons juridiques". AVice, Wallerand de Saint Just, trésorier du FN, explique que "l'expression de la cinquième colonne est ambiguë". Et de rappeler que la ligne officielle du FN est de "s'attaquer à l'islamisme radical, mais jamais à l'islam".
Mais malgré la circulaire envoyée par la présidente du FN, sa nièce Marion Maréchal n'avait justement pas hésité à partager la vidéo d'Aymeric Chauprade.
Avant Christian Estrosi, Jacques Myard
Christian Estrosi n'est pas le premier à l'UMP à oser cette expression. Avant lui, le député UMP Jacques Myard dénonçait le péril des "assassins islamistes" devenus "une cinquième colonne" dans "les banlieues d'Europe", au lendemain de l'attentat à Londres qui avait coûté la vie à un soldat. Un discours identique à celui de Christian Estrosi si ce n'est que le député des Yvelines prédisait à l'époque "une guerre civile" et non une "guerre mondiale" comme l'évoque aujourd'hui son homologue de Nice.
Mais cette fois, Christian Estrosi a ajouté une dimension nationaliste à ce discours. "Quand on a dit tous les jours à la télévision pendant la chasse aux frères Kouachi (auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo, ndlr) que ce sont des Français parce qu'ils ont une carte d'identité française, et bien non... On est un Français quand on n'est pas un ennemi de la France. La carte d'identité ne fait pas un Français !", a-t-il aussi déclaré.
Dans le duel entre Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen pour le fauteuil de la présidence en région PACA, nul doute que les questions identitaires et sécuritaires joueront un rôle majeur dans leurs campagnes respectives.
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