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mardi 28 avril 2015

En Indonésie, huit condamnés à mort pour trafic de drogue, dont sept étrangers, ont été exécutés

Le Huffington Post

DE MAUVAIS AUGURE 
En Indonésie, huit condamnés à mort pour trafic de drogue, dont sept étrangers, ont été exécutés

AFP
Publication: 

INDONESIE PEINE DE MORT
INTERNATIONAL - Huit condamnés à mort pour trafic de drogue en Indonésie,parmi lesquels sept étrangers, ont été fusillés dans la nuit de mardi à mercredi 29 avril, tandis qu'une Philippine a obtenu un sursis au dernier moment, ont rapporté des médias indonésiens.
Deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien, tous condamnés pour trafic de drogue, ont été fusillés peu après minuit heure locale au complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan, ont indiqué la chaîne publique Metro TV et le journal Jakarta Post.
Aucune confirmation officielle n'a pu être obtenue pour le moment. En Indonésie, les condamnés à mort sont extraits de leur cellule à l'isolement, conduits dans une clairière, attachés à un poteau et fusillés par un peloton d'exécution de 12 tireurs.
Le sort de Serge Atlaoui toujours en suspens
Condamné à mort lui aussi pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui, 51 ans, avait été retiré au dernier moment de cette liste en raison d'un recours devant la justice. Mais le porte-parole du parquet général indonésien, Tony Spontana, a réaffirmé mardi à l'AFP qu'en cas de rejet de sa procédure, il serait exécuté seul et que les autorités n'attendraient "pas très longtemps".
Intransigeant sur l'application de la peine de mort pour trafic de stupéfiants, le président indonésien, Joko Widodo, est resté sourd à tous les appels à la clémence et aux pressions diplomatiques internationales. Dans un communiqué commun diffusé à quelques heures du peloton d'exécution, l'UE, la France et l'Australie ont appelé l'Indonésie à "stopper les exécutions", estimant qu'il n'était "pas trop tard" pour changer d'avis. "Dans cette requête, nous demandons à l'Indonésie de réfléchir à l'impact de la position de l'Indonésie dans le monde et à sa réputation internationale", soulignait le communiqué.
La détresse des familles
Dans les heures qui ont précédé la mort des condamnés, des ambulances transportant des cercueils blancs se sont rendues sur l'île de la prison, et les familles des détenus ont rendu une dernière visite à leurs proches, dans une atmosphère empreinte d'angoisse, de tristesse et d'émotion. "S'il vous plaît, président, ne le tuez pas", avait imploré, en larmes, la mère du condamné australien Myuran Sukumaran, 34 ans.
Le deuxième Australien exécuté, Andrew Chan, 31 ans, avait épousé lundi sa compagne indonésienne lors d'une cérémonie en présence de membres de la famille et d'amis au complexe pénitentiaire, son dernier souhait. A Sydney, quelque 300 soutiens des deux condamnés australiens ont participé mardi à une veillée, certains exhibant des pancartes appelant le président indonésien à faire preuve de clémence.
Le président indonésien plaide pour la "thérapie de choc"
L'information sur le sursis accordé contre toute attente à la Philippine Mary Jane Veloso est intervenue après une intense campagne dans son pays pour lui sauver la vie. Cette domestique de 30 ans, mère de deux jeunes garçons, n'a cessé de répéter qu'elle avait été victime d'un réseau international de trafiquants de drogue. Son sursis a été prononcé après qu'une personne soupçonnée de l'avoir recrutée pour transporter de la drogue en Indonésie s'est rendue aux autorités aux Philippines, ont indiqué la chaîne publique Metro TV et le journal Jakarta Post.
"Nous sommes tellement heureux. Je n'arrive pas y croire. Je n'arrive pas à croire que mon enfant va vivre", a déclaré Celia Veloso, mère de la condamnée, à la radio philippine DZMM. "Les miracles se réalisent donc", a-t-elle ajouté. Le président philippin Benigno Aquino s'était personnellement impliqué en demandant la clémence de son homologue indonésien, et le champion de boxe philippin Manny Pacquiao, star dans son pays et très populaire en Indonésie, avait interpellé dans une vidéo Joko Widodo, surnommé Jokowi, en le suppliant de ne pas exécuter Mary Jane Veloso. Mais les nombreux autres appels à la clémence sont restés vains.
Après avoir remporté la présidentielle l'été dernier et pris ses fonctions en octobre, Jokowi a rejeté toutes les demandes de grâce de condamnés à mort pour trafic de drogue, estimant que son pays avait besoin d'une "thérapie de choc" face à ce fléau qui fait des milliers de morts chaque année. La peine capitale est une sanction courante dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, tels la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande et Singapour, où le trafic de drogue et la possession de petites quantités de stupéfiants sont passibles d'une condamnation à mort.
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