Depuis quelques jours, le Burundi, petit Etat d'Afrique de l'Est situé dans la région des Grands Lacs, voit grandir la flamme de l'insurrection civile. A l'origine de cetembrasement ? La décision de Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer un troisième mandat lors de l'élection présidentielle qui se tiendra le 26 juin. Problème : les accords d'Arusha (Tanzanie), signés en août 2000 et qui constituent le fondement de la vie politique locale, n'en autorisent que deux... au suffrage universel direct. D'où l'argument brandi par le chef de l'Etat (et sa garde rapprochée) : son premier mandat ne compte pas, au motif qu'il ne serait pas le fruit de la volonté du peuple (BBC). La Cour constitutionnelle a été saisie mercredi par le Sénat pour se prononcer sur cet épineux dossier. Qu'importent ces arguties juridiques, Pierre Nkurunziza, frappé par "la maladie typiquement africaine de la présidence à vie" – selon les mots d'El-Watan –, semble décidé à pousser son avantage jusqu'au bout, "quitte à marcher sur les cadavres de ses compatriotes, comme l'ont fait beaucoup de ses semblables sur le continent". Mardi, la situation était très tendue dans les rues de Bujumbura, la capitale, qui, d'après Jeune Afrique, arborait des airs de "ville morte". La veille, les autorités avaient fermé
la principale radio indépendante afin d'éviter que la contestation se propage. PourLe Pays, le président, coupable d'avoir attisé le brasier, marche "sur les traces de Néron", oubliant que "c'est au moment où les dictateurs se croient (...) les plus forts qu'ils sont (...) les plus vulnérables". Et de citer, entre autres, l'exemple du Burkinabé Blaise Compaoré, chassé sans ménagement par la rue à la fin d'octobre. Dans Le Journal de Montréal, François Bugingo, lui, se désole de voir le Burundi mourir à petit feu. Avant de lancer un appel à l'action, faute de quoi "nous devrons tous répondre du crime de non-assistance à peuple en danger". |
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