Lu dans le DL du 21 septembre 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
PS, nous n’irons plus
à Solférino
Il se trouvait pourtant là bien à l’aise, douillettement calé entre
l’Assemblée nationale et le musée d’Orsay.
Avec une façade haussmannienne
du plus bel effet, et des moquettes profondes comme des allées
de cimetière.
L’ombre de Mitterrand rôde encore entre ces murs, acquis
par le PS en 1980… et donc rendus en 2017.
Pourquoi diable quitter le voluptueux VIIe
arrondissement ?
Pour « se
rapprocher des couches populaires » osent soutenir quelques jeunes
élus, idéalistes ou hypocrites.
Personne n’y croit, même pas Stéphane
Le Foll : « À ce rythme, pour se rapprocher des couches rurales, on
s’installera bientôt dans la Creuse ! »
De Paris à Guéret, autant dire de
Charybde en Sylla.
Si les socialistes, la mort dans l’âme, vendent leur siège de la rue de
Solférino, c’est uniquement pour des raisons financières.
Une série de
revers électoraux, ponctués par la rouste du candidat Hamon, a vidé les
caisses.
La dotation de l’État rapetisse, le nombre d’adhérents aussi.
Le
budget grandiose devient riquiqui, un déménagement s’impose vers des
quartiers plus modestes.
La symbolique aidant, les militants pourraient y
voir le signe d’un inexorable déclin.
Mais non, plaie d’argent n’est pas
mortelle.
Regardez plutôt sur la droite !
Depuis que le FN a cédé son
fameux « Paquebot », loin de couler, il ne cesse d’engranger des voix.
La grandeur d’un parti ne se mesure pas à la taille de ses locaux mais
à l’impact de ses idées.
Une fois digérée la déception immobilière, les
héritiers présumés de Jaurès savent ainsi ce qu’il leur reste à faire.
Non
pas reconstruire un hôtel particulier, mais réfléchir à la manière de se
rendre un peu utile
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