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lundi 18 septembre 2017

Les Crises.fr - Comment savoir si vous vous trouvez dans une bulle d’hystérie collective, par Scott Adams

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17
Sep
2017

Comment savoir si vous vous trouvez dans une bulle d’hystérie collective, par Scott Adams


Pour changer, et pour simple information, voici la vision d’un pro-Trump sur les évènements d’aout aux USA : Scott Adams, qui est le créateur de la BD Dilbert
Source : Blog Dilbert, Scott Adams, 17-08-2017
L’histoire est pleine d’exemples d’hystéries collectives. Elles surviennent assez souvent. Le bon côté des hystéries collectives est que vous ne savez pas quand vous y êtes. Mais, parfois, les personnes qui ne la subissent pas peuvent reconnaître quand les autres en sont victimes, s’il savent où regarder.
Je vais vous apprendre où regarder.
Une hystérie collective survient quand le public se fait une idée fausse de quelque chose qui contient un fort contenu émotif et suscite une dissonance cognitive, souvent renforcée par des préjugés qui la confirment. En d’autres mots, des gens spontanément hallucinent une toute nouvelle réalité (et qui semble généralement folle) et croient voir de nombreuses preuves allant dans ce sens. Les procès des sorcières de Salem constituent l’exemple le plus connu d’une hystérie collective. Le cas de l’école maternelle McMartin [Accusation de pédophilie, NdT] et celui de l’hystérie des bulbes de tulipe [Variété dont la valeur était démentielle, NdT] en sont d’autres. La bulle internet peut probablement s’y ajouter. Nous pourrions bientôt apprendre rétrospectivement que l’histoire du « complot russe » a été une telle hystérie. Le curieux manque de preuves solides pour le complot russe est un vrai signal d’alarme. Mais nous verrons comment cela se développera.
L’hystérie collective la plus visible du moment est l’idée que les États-Unis ont intentionnellement élu un président raciste. Si cette affirmation vous secoue, cela peut vouloir dire que vous êtes dans la « bulle de l’hystérie de masse ». La bonne nouvelle, c’est que si vous êtes réellement en train d’halluciner, vous ne pouvez pas vérifier mon affirmation selon laquelle vous hallucinez. Mais vous pouvez lire mon descriptif des signes d’une hystérie collective et voir si vous correspondez aux critères.
Si vous êtes en pleine hystérie collective, reconnaître que vous avez tous les symptômes de l’hystérie ne vous aidera pas à être conscient de votre état. Ce n’est pas ainsi que les hallucinations marchent. A la place, votre hallucination va se reformuler automatiquement pour éjecter toute nouvelle donnée entrant en conflit avec ses illusions.
Si vous n’êtes pas victime d’une hystérie de masse, vous pouvez être totalement perturbé par les actions de personnes atteintes. Elles semblent irrationnelles, mais de façon difficile à déterminer. Vous ne pouvez dire si elles sont stupides, sans scrupules, ignorantes, mentalement atteintes, instables émotionnellement ou que sais-je. Cela semble juste sacrément dingue.
La raison pour laquelle vous ne pouvez aisément identifier tout ce délire dans le pays en ce moment est dû à une puissante hystérie collective en action. Si vous reconnaissez les signes après que je vous les aie désignés , vous n’êtes probablement pas atteint. Si vous lisez ceci et vous ne voyez PAS les signaux, c’est probablement que vous êtes pris au piège dans une hystérie collective.
Voici quelques-uns des signes d’une hystérie de masse. Ceci relève de mon sentiment personnel mais vous pouvez vérifier cela avec des experts en hystérie collective.
1. L’événement catalyseur de la dissonance cognitive
Le 8 novembre 2016, la moitié du pays a appris que tout ce qu’elle prenait pour vrai et évident était en fait faux. Les personnes pensant que Trump n’avait aucune chance de l’emporter avaient l’impression qu’ils étaient des gens intelligents qui comprenaient leur pays, la politique et comment les choses fonctionnent en général. Quand Trump a gagné l’élection, ils ont appris qu’ils avaient tout faux. Ils étaient tellement dans l’erreur qu’ils ont réécrit par réflexe (car c’est ainsi que le cerveau fonctionne) le script qu’ils avaient à l’esprit afin que tout reprenne sens. Les gens ayant tout faux ont décidé que la seule façon pour que leur monde ait du sens, avec leurs ego intacts, était que soit les Russes avaient aidé Trump à gagner, soit il y avait bien plus de racistes dans le pays qu’ils pouvaient l’imaginer et il est leur roi. Ceci fut les germes des deux hystéries collectives que nous notons aujourd’hui.
Les supporters de Trump n’ont vécu aucun événement catalyseur en dissonance cognitive quand Trump a gagné. Leur point de vue a été confirmé par les événements observés.
2. Le côté ridicule
Un signe d’une bonne hystérie collective est que cela semble fou pour n’importe qui de non atteint. Imaginez que votre voisin vous dise qu’il pense qu’un autre voisin est un sorcier. Ou imaginez quelqu’un disant que la crèche du quartier est un temple satanique secret. Ou quelqu’un affirmant que les bulbes de tulipe sont plus chers que l’or. Des choses dingues.
Comparez cela à l’idée que notre président est une marionnette des Russes. Ou que le pays a élu accidentellement un raciste qui pense que le KKK et les nazis sont des « gens bien ». Tout aussi dingue.
Si vous pensez que ces exemples ne semblent pas fous – peu importe la réalité – vous êtes probablement « dans » la bulle de l’hystérie collective.
3. La tendance de confirmation
Si vous vous trouvez dans la bulle hystérique collective, vous avez probablement interprété le commentaire initial du président Trump sur Charlottesville – qui était politiquement imparfait pour ne pas dire plus — comme une preuve positive qu’il est un fichu raciste.
SI vous êtes hors de la bulle, vous avez peut-être noté que le président Trump n’a jamais fait campagne pour être notre leader moral. Il s’est présenté comme n’étant — selon ses termes « pas un ange » — avec un jeu de compétences qu’il mettait à la disposition de l’intérêt public. Il insistait sur la loi et l’ordre, et sur une justice égalitaire soumise à la loi. Mais il n’a jamais proposé d’autorité morale. Les électeurs l’ont choisi en connaissance de causes. De toute évidence, les Républicains n’attendent pas de leurs politiques une autorité morale. Ce qui est probablement judicieux.
Quand l’horreur à Charlottesville a secoué le pays, des citoyens se sont instinctivement tournés vers leur président pour un commandement moral. A la place, le président a énoncé un commentaire sur la base de la loi et du droit. Sous la pression, par la suite, il a cité des groupes spécifiques et désavoué les racistes. Être notre boussole morale le rendait visiblement mal à l’aise. C’est probablement pourquoi il n’a jamais décrit son autorité morale comme un atout dans sa course à la Maison-Blanche. Nous notons qu’il n’a jamais hésité à évoquer toutes les autres compétences qu’il apportait à la fonction, aussi ce n’est probablement pas un accident s’il a évité de mentionner toute ambition de direction morale. S’il avait voulu que nous sachions qu’il allait nous apporter cet avantage, je pense qu’il l’aurait mentionné depuis le temps.
Si vous pensiez déjà que le président Trump est raciste, son faible commentaire au sujet de Charlottesville semble être une confirmation. Mais si vous pensez qu’il n’a jamais proposé d’autorité morale, simplement un traitement identique pour tous selon la loi, c’est ce que vous aurez observé à la place. Et vous vous serez fait votre propre idée en matière de moralité.
Le côté délicat est que toute interprétation de ce qui est arrivé peut être une tendance de confirmation. Mais demandez-vous laquelle de ces versions semble moins folle :
1. Un président en exercice, qui est un expert en image de marque, a pensé que ce serait une bonne idée d’épargner les nazis meurtriers pour améliorer sa popularité.
ou…
2. Le pays a élu un leader raciste qui fait des clins d’œil au KKK et aux suprémacistes blancs afin qu’ils comprennent qu’ils ont désormais carte blanche pour démarrer une guerre raciale.
ou…
3) Un clown raciste et mentalement instable avec des compétences d’arnaqueur (qui ne fait que mentir la plupart du temps) a éviscéré le champ primaire des Républicains et gagné la présidence. Il continue à faire des choses dingues, des actes racistes impulsifs. Mais pour des raisons quelconques,l’économie va bien, le marché de l’emploi se porte bien, la Corée du Nord a cédé, l’EI est dans les cordes, et la Cour suprême a obtenu un juge compétent. C’était surtout de la chance.
ou…
4) Le gars qui n’a pas proposé d’être notre leader moral n’a proposé aucun commandement moral, simplement la loi et l’ordre, appliqués de façon équitable. Ses critiques intelligemment et de façon prévisible le montrent comme étant tendre pour les nazis.
L’un de ces scénarios semble moins dingue que les autres. Cela n’implique pas que le moins fou soit le plus vrai. Mais des choses normales surviennent bien plus souvent que des choses dingues. Les critiques présenteront donc des choses normales comme étant dingues dès qu’ils en auront la possibilité.
5. La réaction démesurée
Il serait difficile de sur-réagir à un meurtre nazi, ou à une marche raciste dans les rues avec des flambeaux. Ce genre de chose impose une forte réaction. Mais si un Républicain est d’accord avec vous pour penser que les nazis sont ce qu’il y a de pire, or vous menacez de frapper ce Républicain pour ne pas être d’accord avec vous exactement de la bonne façon, ceci peut s’avérer être une réaction démesurée.
6. L’insulte sans apporter de preuve
Quand des personnes ont de vraies raisons de ne pas être d’accord avec vous, ils évoquent ces raisons sans hésitation. Des étrangers sur les réseaux sociaux vérifieront avec plaisir vos faits, votre logique et vos affirmations. Mais si vous constatez des attaques ad hominem sans la moindre raison, ceci peut être un signe que les personnes se trouvant dans une bulle d’hystérie collective ne comprennent pas en quoi votre point de vue est erroné, mis à part qu’il semble plus raisonnable que le leur.
Ces deux derniers jours, j’ai désavoué les nazis sur Twitter. La réponse la plus répandue de la part de personnes en accord avec moi est que ma bande dessinée est nulle et que je suis moche.
Les signaux d’hystérie collective que j’ai décrits ici ne constituent pas une science exacte, ou ce qui en tiendrait lieu. C’est simplement mon point de vue sur le sujet, sur la base d’une observation personnelle et des années d’expérience sur l’hypnose et d’autres formes de persuasion. Je présente ce filtre sur ce sujet comme la première étape pour démonter une hystérie de masse. Cela n’est pas suffisant, mais plus de persuasion est à venir. Si vous êtes hors de la bulle hystérique, vous pourriez considérer ce que je fais sur ce blog comme un service public positif. Si vous êtes dans la bulle, j’ai l’ai d’un collaborateur nazi.
De quoi ai-je l’air, selon vous ?
Source : Blog Dilbert, Scott Adams, 17-08-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]

38 réponses à Comment savoir si vous vous trouvez dans une bulle d’hystérie collective, par Scott Adams

Commentaires recommandés


ZyloLe 17 septembre 2017 à 16h23
Les USA, avec leurs 100 millions d’américains en âge de travailler qui n’apparaissent pas dans les calculs ?
Les anglais, avec leurs contrats de travail 0 heures ?
Les espagnols, les grecs, qui appliquent les bonnes recettes néolibérales depuis presque 10 ans, avec des résultats…. ?
Avant d’affirmer la doxa néolibérale sous forme de vérité éternelle, merci d’aller chercher des infos un peu plus factuelles.
Je suis dans le département ingénierie d’un grand groupe, il n’attendent qu’une chose des lois macron : tous nous virer, pour nous remplacer par des roumains qui valent 2 à 3 fois moins cher.
Donc le coup de : j’embaucherais si je pouvais licencier, peut-être dans un système clos. Mais pas dans une mondialisation asymétrique à notre détriment….

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