Lu dans le DL du 1.09.2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Le jour où Jupiter
est revenu sur terre
Puisque son prédécesseur parlait trop, souvent à tort et à travers,
Emmanuel Macron avait choisi de se taire.
Pas question d’aller confier
ses états d’âme à la presse, ni de s’adresser tous les quatre matins aux
Français.
À la logorrhée hollandaise succédait ainsi un mutisme stoïque. Façon
Vigny : « Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ».
Quand les
ministres MoDem démissionnèrent en cascade, puis que survint un
pataquès sur la réforme fiscale et une polémique autour des APL, le
Président n’a rien dit.
Rien. Son mandat, jusqu’alors, semblait s’en tenir
au programme des films muets.
Il offrait de belles images – avec Trump,
Poutine, Merkel ou Brigitte – sans s’embarrasser d’une bande-son.
Sur le
plan intérieur, pourtant, couacs et interrogations s’accumulaient.
Assez
pour que le bon peuple demande à entendre la voix de son maître.
Mais
non.
Souhaitant rétablir la « verticalité » du pouvoir, M. Macron restait coi
sur les hauteurs, refusant de commenter au jour le jour l’application de
son fameux « projet ».
Un unique mot d’ordre : « Pas de bla-bla ! ».
L’exercice a ses limites, que marque une chute spectaculaire de
popularité.
Du coup, le chef de l’État ressent soudain un besoin de
communiquer tous azimuts.
Quitte à renouer avec « la vieille politique »,
il nomme un journaliste porte-parole de l’Élysée, promet des interventions
régulières à la radio et à la télévision.
Mieux, à l’hebdomadaire Le
Point, il accorde un entretien fleuve pour poser à nouveau les bases de
son action.
La com’refait surface !
Jupiter descend de l’Olympe pour
parler aux gens qui s’apprêtent, eux, à descendre dans la rue pour
contester la loi Travail.
Ceci explique peut-être cela.
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