Lu dans le Dauphiné Libéré du 7/01/2016
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Valls,
le faux dur
Est-ce le duo d’animateurs qui fait les audiences des émissions politiques
ou leur invité qui stimule l’attention du public ?
Après son passage, jeudi soir,
chez Pujadas et Salamé, sur France 2, Manuel Valls peut s’interroger, lui qui
n’a pas franchi la barre des 2 millions de téléspectateurs.
Certes, avec ses
figures imposées et ses contradicteurs un rien cliché, telle la féministe
musulmane assumant le porte du voile, le format du programme se discute.
N’empêche, l’impression n’est pas de nature à rassurer celui qui, depuis le
5 décembre, s’avère trop calculateur pour faire recette dans cette primaire de
la gauche et de tous les dangers.
Après avoir fait dans le zig à Matignon le
voilà dans le zag, à l’image de son projet.
Valls dit « à gauche toute » quitte à
contredire son action au gouvernement. Son revirement sur le 49.3, qu’il
entend désormais supprimer, en est le plus flagrant des signes.
À l’entendre,
le dur du PS se serait fait forcer la main pour imposer les lois Macron et Travail.
Sentant que sa volte-face sur le sujet lui a beaucoup coûté en cette entame
de campagne laborieuse, l’ex Premier ministre tente de se justifier, franc
comme un âne qui recule.
Mais qui donc aurait ainsi guidé son choix d’y avoir
recours ? Là encore Valls s’emmêle les nougats.
C’est tantôt la faute des
frondeurs, tantôt celle de Hollande.
On comprend que ses anciens ministres
aient du mal, pour l’heure, à affirmer leur soutien. Les pauvres, ils peinent à
suivre.
Ils aimeraient lui dire que rien ne sert de tortiller du popotin pour filer
droit et que tout cela paraît mal embarqué.
Valls s’est fait enfariner à
Strasbourg, ses rivaux lui réservent leurs meilleures flèches et il a déjà
changé de slogan.
Son message balance entre « République forte » et
« France juste ».
Le symptôme d’un candidat qui cherche sa voie. Macron, lui,
est en marche. Et il est déjà loin.
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