Juin est-il le pire mois de l’année ? La question peut paraître contre-intuitive, puisque pour des millions de Français, il est plutôt synonyme du retour des beaux jours et des apéros en terrasse dans le soleil couchant. Et comme ils ont l’air heureux, ces gens libres de profiter des soirées qui s’éternisent ! Tout occupés à jouir sans entrave de l’arrivée de l’été, ils ne remarquent même pas les regards de haine que leur lancent les parents qui passent en courant devant eux, mus par l’angoisse de rater la fête de l’école…
Comme toute personne ayant donné naissance un enfant dans les quinze dernières années, je déteste le mois de juin. Ouvrir mon agenda déclenche chez moi des bouffées d’anxiété : tout est rempli ! Aux traditionnelles fêtes de l’école (ces moments de grâce où l’on boit du rosé chaud – dans le meilleur des cas – en se faisant marcher sur les pieds par des hordes de gamins hystérisés par des litres de Fanta), s’ajoutent celles des centres de loisirs, des ateliers d’art visuel, de la chorale et autres spectacles de fin d’année des activités extrascolaires… Bien sûr, si on est très fiers de voir notre petite dernière jouer « J’ai du bon tabac » au piano, soyons honnêtes : on n’a pas toujours envie d’entendre les autres – notamment un vendredi soir.
Mais le plus absurde, c’est que cette période est aussi celle où l’on met tout en place pour s’assurer que le mois de juin prochain sera au moins aussi infernal que celui-ci, puisque c’est maintenant qu’il faut inscrire les enfants aux activités de l’année suivante. Où l’on creuse sa propre tombe, en somme. Voilà comment on se retrouve un samedi matin, aux aurores, à jouer des coudes – et parfois user des stratagèmes les plus vils – pour obtenir l’une des sept places disponibles à l’unique cours de dessin de la ville…
A cela s’ajoute la logistique des vacances scolaires qui s’annoncent, ces heures perdues à chercher des sandales qui s’avèrent trop petites (c’était pourtant prévisible…) et ces samedis après-midi dans la cohue de Decathlon. N’oublions pas non plus les anniversaires des copains d’école qui s’accumulent – à croire qu’ils ont tous été conçus en septembre ! – auxquels il faut amener les enfants (et pas toujours à deux pas) et revenir les chercher à peine deux heures plus tard.
Mais tenons le coup : dans quelques semaines, le départ des premiers vacanciers devrait calmer le jeu. Pour les parents, juillet, c’est le nouveau juin.
Anna Topaloff
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