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Le combat de la FNSEA pour défendre la proposition de loi Duplomb
François Ruffin lance Debout, l'Ukraine réautorise les mines antipersonnel, l'Alligator Alcatraz de Floride, un journaliste français condamné à 7 ans de prison en Algérie.
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Le combat de la FNSEA pour défendre la proposition de loi Duplomb
À l'approche de l'examen en commission mixte paritaire de ce texte visant à "lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur", ses détracteurs se sont mobilisés dans toute la France. Parmi eux : des scientifiques, des associations et des agriculteurs qui dénoncent cette proposition de loi qui prévoit notamment de réintroduire de manière dérogatoire un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.
À l'inverse, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) estime que ce texte "reprend les engagements du gouvernement à la suite des mobilisations" des agriculteurs de 2024. Mais elle inclut surtout les arguments portés par le syndicat, qui plaide pour l'allègement des règles environnementales et la poursuite d'un modèle productiviste de plus en plus remis en question.
La proposition de loi, déposée le 1er novembre 2024 par le sénateur LR Laurent Duplomb, veut faciliter les projets de stockage de l'eau, simplifier les procédures pour l'élevage intensif, réintroduire des produits phytosanitaires interdits en France, mais autorisés ailleurs en Europe... En comparant le texte de la proposition de loi originale avec les revendications portées par la FNSEA dans un document publié en août 2024, les similitudes sont réelles "parfois au mot près, comme pour la pulvérisation de pesticides par des drones".
Plus d'une centaine d'amendements portaient la mention "suggéré par la FNSEA" ou "réalisé avec la FNSEA". Si le président du syndicat, Arnaud Rousseau, a toujours minimisé le rôle de la FNSEA dans la rédaction du texte, il estime qu'elle "incarne le fruit des propositions et du bon sens" des agriculteurs.
"Nombre de députés ont reçu lettres, courriels et coups de fil de représentants agro-industriels les incitant à voter le texte", selon le média Reporterre qui dit avoir pu consulter une "note d'analyse" remise à des élus de la Loire par la FNSEA. Sur les réseaux sociaux, les antennes départementales du syndicat majoritaire ont communiqué sur les rencontres qu'elles organisent à travers la France "pour échanger sur la proposition de loi Duplomb".
Alors que Les Ecologistes et La France insoumise déposaient des amendements à tour de bras, la pression s'est accrue sur les parlementaires ouvertement opposés à la loi Duplomb, avec des actes d'intimidation fermement condamnés par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Arnaud Rousseau a fustigé l’obstruction assumée des parlementaires de gauche. Ainsi, la FNSEA a soutenu la manœuvre des députés porteurs du texte qui, pour éviter de longs et houleux débats dans l'hémicycle, ont torpillé le projet de loi avec une motion de rejet pour arracher un accord en commission mixte paritaire.
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Le député François Ruffin lance Debout, son nouveau mouvement
François Ruffin a lancé son nouveau mouvement, Debout, déclinaison nationale de son micro-parti Picardie debout. Lancé en 2017, le petit parti du député de la Somme devenait, par son nom, presque antinomique avec les ambitions nationales de son fondateur.
"C'est l'Everest en tongs qu'on va plusieurs fois devoir monter", a prévenu l'ancien allié de Jean-Luc Mélenchon. "Mais quand est-ce que ça a déjà été facile ? Quand est-ce que pour la gauche, ça n'a pas été David contre Goliath ?", a-t-il poursuivi. Son créneau reste toujours le même : s'adresser à la France des classes populaires et moyennes, en dénonçant la mondialisation et les élites, pour regagner les anciens électeurs de gauche passés à l'extrême droite, notamment dans les zones périurbaines et rurales.
"Quand on parle de peuple de gauche, on a quelque chose qui risque de devenir un oxymore. Le peuple, c'est l'arbitre de la nation. C'est comme l'arbitre au foot, même quand il a tort, il faut en comprendre ses raisons", a mis en garde François Ruffin.
Figure de l’union de la gauche, engagé dans un processus (encore à construire) de primaire pour la présidentielle, François Ruffin peut notamment compter sur la présence du parlementaire socialiste Laurent Baumel, de l'ancien insoumis Alexis Corbière ou de l'ex-député communiste Sébastien Jumel.
L'Ukraine se retire de la convention sur l'interdiction des mines antipersonnel
Le président Volodymyr Zelensky a signé un décret en vue d'un retrait de l'Ukraine de la convention internationale interdisant les mines antipersonnel, dites "d'Ottawa". Il reste toutefois plusieurs étapes avant un retrait effectif : le Parlement ukrainien, la Rada, doit voter en faveur d'une telle décision, et Kiev a l'obligation de notifier ensuite l'ONU.
Le texte, adopté en 1997 et signé par plus de 160 pays, prohibe l'emploi, le stockage, la production et le transfert de ces armes conçues pour être enterrées ou dissimulées dans le sol. Déclenchées au contact ou à proximité d'une personne. Ces engins restent souvent actifs après un conflit, empêchant ainsi le retour des populations.
L'Ukraine avait ratifié ce traité en 2005, mais pas la Russie. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a qualifié dans un communiqué la mesure de "difficile" mais "nécessaire et proportionnée" au regard de "la priorité absolue qui est de défendre notre Etat contre l'agression brutale de la Russie".
En mars dernier, les trois pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) ainsi que la Pologne, tous alliés proches de l'Ukraine, ont annoncé leur décision de quitter la convention, des décisions alors déplorées par des ONG. Le Comité international de la Croix-Rouge a évoqué un "dangereux recul pour la protection des civils dans les conflits armés".
Alligator Alcatraz, le nouveau centre de détention pour migrants en Floride
Afin d’accueillir 1 000 migrants en attente d’expulsion, un centre de détention situé au cœur du parc naturel des Everglades, a été annoncé, lors d’un show théâtral, par le procureur général de Floride.
"Nulle part où aller, nulle part où se cacher. Alligator Alcatraz". C’est avec ce slogan que James Uthmeier, le procureur général de Floride, a résumé le nouveau projet américain qui s’inscrit dans la lignée de la politique migratoire de Donald Trump.
À une heure de Miami, au cœur du parc naturel des Everglades, la construction de cette prison marécageuse a déjà débuté via l’installation de bâtiments préfabriqués.
Algérie : un journaliste sportif français condamné à 7 ans de prison
Un journaliste français spécialiste de football, Christophe Gleizes, a été condamné à sept ans de prison ferme en Algérie, pour "apologie du terrorisme". Cette condamnation est intervenue "au terme d'un contrôle judiciaire de 13 mois". Reporters sans frontières et son employeur, le groupe So Press, dénoncent une sanction injuste et font appel de cette décision.
Journaliste indépendant de 36 ans, collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes s'est rendu en Algérie en mai 2024, notamment pour un sujet sur le club de la Jeunesse Sportive de Kabylie. Selon RSF, il a été arrêté le 28 mai 2024 à Tizi Ouzou et placé sous contrôle judiciaire, pour "être entré dans le pays avec un visa touristique, pour apologie du terrorisme et possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national".
"Ces dernières accusations, sans fondement et totalement réfutées, sont dues au fait que le journaliste avait eu des contacts, en 2015 et 2017, avec le responsable du club de football de Tizi Ouzou, par ailleurs responsable du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, classé organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021", a expliqué l'ONG.
Les deux premiers échanges entre les deux hommes "ont eu lieu bien avant cette catégorisation par les autorités algériennes", souligne RSF. "Le seul échange survenu en 2024 visait à la préparation de son reportage sur le club de football, la JSK, ce dont Christophe Gleizes ne s'est jamais caché", poursuit l'ONG.
"Il est important que tout soit mis en œuvre, y compris politiquement et diplomatiquement, pour que la justice l'emporte et que Christophe puisse retrouver ses proches et sa rédaction", a pour sa part plaidé le fondateur de So Press, Franck Annese.
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