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Il ne faut pas être dupe. » La Gazette du Tocsin du lundi 30 juin
Ce matin sur Tocsin : l'ancien entraîneur de l'équipe Festina brise l'omerta du dopage dans le cyclisme, Guy de la Fortelle alerte sur le scandale de la fraude CumCum et le duo Ghislain Benhessa/François Cocq passe l'actualité politique au crible. Vous avez manqué la matinale ? La gazette est là pour faire le point. « Le Tour de France, ce n’est plus du sport. Il ne faut pas être dupe. » Antoine Vayer brise l’omerta du dopage dans le cyclisme à cinq jours du départ de la Grande Boucle. | | Le dopage dans le monde du vélo, Antoine Vayer connaît bien. Il a été l’entraîneur d’une certaine équipe Festina de 1995 à 1998. Passionné d’innovations technologiques, il espérait faire passer le goût de la piquouze à ses coureurs à coups de cardiofréquencemètres et de matériel plus performant. Lorsque le scandale Festina a éclaté au milieu du Tour 1998, il dit lui-même s'être senti « soulagé » : « Ça ne pouvait plus continuer comme ça. J’ai cru à ce moment-là qu’une page de l’Histoire du cyclisme pouvait se tourner. ». L’homme est vite revenu de son optimisme. Aujourd’hui, si les scandales de dopage se font plus rares, le peloton n’est pas devenu propre pour autant. Des coureurs comme Tadej Pogacar, le numéro 1 mondial, surpassent les performances des grands dopés des années 90. Ils multiplient les attaques et les jours de course sans montrer ni défaillance, ni signe de fatigue. Antoine Vayer et son ami ingénieur Frédéric Portoleau ont d’ailleurs mis au point une technique de calcul de la puissance développée par les coureurs, basée sur leurs performances objectives, qui met en évidence ces phénomènes. Plus suspect encore : des ex-coureurs ouvertement dopés sont encore aux manettes des meilleures équipes du monde. L’entraîneur de l’équipe de Pogacar, Mauro Gianetti, a été victime d’un grave malaise quelques mois avant l’affaire Festina pour s’être injecté du perfluorocarbure en intraveineuse. Et si aucune affaire de dopage n’a été révélée depuis qu’il est à la tête de l’UAE Team Emirates, cela a peut-être quelque chose à voir avec le fait que le sponsor principal de la formation, les Emirats Arabes Unis, s’apprêtent à organiser les Mondiaux de cyclisme en 2028. Antoine Vayer ne tient pas pour autant à faire du « tous pourri » démagogique. Il affirme qu’il existe encore de coureurs propres et vertueux au sein du peloton du Tour de France. « Il suffit de voir ceux qui arrivent cinq minutes après Pogacar. », ironise-t-il, avant d’ajouter : « J’étais la semaine dernière avec un coureur propre qui s’apprête à disputer le Tour. Je lui ai dit qu’il pouvait terminer dans les 10 premiers, mais à 40 minutes du vainqueur. ». Si vous souhaitez suivre le Tour sans céder à la duperie, nous ne pouvons donc vous inviter qu’à jeter un œil au compte Twitter de notre invité du jour, qui ne manquera pas de vous ouvrir définitivement les yeux sur ce qu’est devenu le cyclisme. |
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