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dimanche 2 juin 2024

Rue89 avec L'OBS -Y a-t-il un souci avec les films tournés aux urgences ?.... Dimanche 2 juin 2024

 

Dimanche 2 juin 2024

Y a-t-il un problème avec les docus tournés aux urgences ? « Immersion au cœur du SAMU », « Urgences psy : 24 heures en enfer »« Ils passent leur vie à sauver celles des autres »… J’ai une passion pour ces films – que j’ai souvent déjà vus deux ou trois fois sur YouTube – que je consomme au quotidien comme on écoute la radio. C’est-à-dire : en faisant autre chose. Ces reportages me rassurent, car j’y vois des soignants prêts à tout sacrifier pour faire tourner l’hôpital public. Et la promesse qu’ils seront toujours là, quoi qu’il arrive.

Tous ces reportages racontent la même histoire : des urgentistes niçois, toulousains ou stéphanois, épuisés, tiennent leur service à bout de bras « grâce à leur vocation », face à des patients souvent reconnaissants, parfois ingrats, voire incivils. Et on en vient au problème.

Dès les premières secondes, l’engorgement des urgences est attribué à un patient que l’on voit perdre patience et s’agacer devant l’infirmière de triage : il est arrivé il y a des heures, au mieux pour une angine, au pire pour des symptômes imaginaires – sous-entend la voix off. Le film évoque rarement le manque de médecins généralistes, les inégalités d’accès aux soins ou la notion de désert médical. Résultat : très vite, le téléspectateur déteste celui que le montage présente comme un abuseur.

Pire, les commentaires que postent sous ces vidéos les spectateurs – qui sont aussi des usagers du système de santé – traduisent leur résignation quant au délabrement de ce même système. Les soignants y sont désignés comme des « héros » ou des « anges » dotés de superpouvoirs, qui méritent le « respect infini », parce qu’ils ne comptent pas leurs heures, remplacent leurs collègues au pied levé sur leurs jours de repos ou encaissent les insultes de patients égoïstes. La galère de ces victimes expiatoires fait désormais partie du paysage, on ne la conteste pas. Elle est normale. Au point que les infirmières et les médecins qui manifestent régulièrement pour demander davantage de postes ou de moyens, s’étonnent que les patients ne rejoignent pas leur mobilisation. Pensons-y, la prochaine fois que l’on passera aux urgences ?

Henri Rouillier

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temoignagesrue89@gmail.com

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