Audiovisuel public et extrême droite : d’une menace, l’autre
Alors qu’un projet de fusion voulu par la macronie est déjà à l’œuvre, l’extrême droite, menace, elle, de privatiser l’audiovisuel public. Obsession de longue date de Marine Le Pen, cette mesure est martelée chaque jour de cette campagne. Bien que difficilement réalisable et légalement contestable, le spectre de la privatisation fait craindre le pire aux salarié·es de l’audiovisuel public.
À raison. Sans être au pouvoir, l’extrême droite peut déjà compter sur de puissants relais médiatiques privés. Les chaînes du groupe Bolloré font campagne pour le RN à travers leurs contenus mais aussi leurs candidats-chroniqueurs, posant, outre la question déontologique, celle du financement occulte de campagne. Quant à BFM-TV, consigne a été donnée par la direction de « veiller à l’équilibre des plateaux » en invitant davantage « d’éditorialistes de droite et droite + ».
Ne nous y méprenons pas : cette menace sur l’audiovisuel public pèse sur le droit à l’information en général. Dans sa stratégie de conquête du pouvoir, l’extrême droite, en France comme ailleurs dans le monde, a mis les médias au pas, au service de son projet xénophobe et réactionnaire. Parfois, les gouvernements néolibéraux qui l’ont précédée avaient préparé le terrain. C’est vrai de celui d’Emmanuel Macron.
C’est pourquoi Mediapart et une centaine de médias appellent à constituer un front commun des médias contre l’extrême droite. Car sans presse libre, pas de démocratie. |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire