Vendredi 14 juin 2024 – Boeing !
BONJOUR ! Heureux les abonnés à l’Opinion (les autres peuvent souscrire ICI) : ils ont pu lire la traduction d’un article du Wall Street Journal consacré aux déboires de Boeing. Si j'évoque cette histoire, c’est qu’elle m’est apparue comme une parabole sur les dangers pour une société d’effacer ses « seniors ». De quoi s’agit-il ? Le surtitre dit tout : « Le départ massif des ouvriers expérimentés a provoqué des problèmes de qualité chez l’avionneur américain ». Vous me voyez venir ?
Expérience. L’avionneur américain reconnaît que le manque d’employés expérimentés a contribué aux récents problèmes de qualité « auxquels il se heurte depuis la catastrophe évitée de justesse en janvier – un morceau de fuselage s’était détaché d’un appareil d’Alaska Airlines en plein vol » ! Une histoire très instructive...
Transmission. Je lis : « Ceux qui, forts de leurs décennies d’expérience, savaient gérer les problèmes de pièces détachées et les caprices des machines ou expliquer aux débutants où se trouvait telle procédure cachée dans les tréfonds d’un tutoriel, ne sont désormais plus là. » Je traduis : les relations intergénérationnelles dans l’entreprise ont beaucoup plus de valeur qu’on ne le croit – malgré le supposé surcoût des plus âgés.
Formation. Je lis : « La formation [des jeunes] échoit aux quelques anciens toujours en poste, une situation qui a réduit la productivité ces dernières années. » Je traduis : comme beaucoup d’autres entreprises, Boeing a utilisé les départs anticipés à la retraite pour alléger ses coûts à court terme sans mesurer la valeur réelle de l’expérience à moyen terme. La question soulevée n’est pas mince ; un expert s’interroge : « Comment transmettre un savoir à la nouvelle génération d’ouvriers si ce savoir s’acquiert par l’expérience ? »
Solution. Je lis : « Le nouveau programme [de Boeing] prévoit plus d’heures de formation et des tests plus réguliers pour vérifier les acquis au fur et à mesure de la progression. Les nouveaux ouvriers travaillent en tandem avec des vétérans. » Je traduis : Génération XO, soyez-en persuadés : vous êtes la solution, et non pas le problème !
Espoir. Je lis : « Ces dernières années, Spirit [le sous-traitant de Boeing qui a fourni les rivets défectueux] a vu les départs en retraite s’enchaîner, et le savoir partir avec les retraités. L’entreprise a licencié quelque 8 000 salariés depuis les crashs des 737 MAX et la crise sanitaire, dont un millier de vétérans qui ont accepté les offres de départ en retraite anticipé. Elle a réussi à ré-embaucher près de 75% de ceux qu’elle avait remerciés. » Je traduis : les seniors ont plus que leur place dans l’entreprise, ils sont clés. Bien sûr, le secteur industriel a ses spécificités. Il n’empêche...
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Bonne lecture !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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