Irresponsable. C’est le premier mot qui vient à l’esprit après avoir écouté les péroraisons d’Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse d’hier. Non content d’avoir apporté tant de pierres à la stratégie de « normalisation » du RN – pas plus tard qu’en février son premier ministre rangeait le parti d’extrême droite dans l’arc républicain, un exemple parmi tant d’autres -, le président de la République joue la carte de la diabolisation de la gauche. Jusqu’à enchaîner les contre-vérités sur le potentiel premier ministre de celle-ci, sur Léon Blum qui se « retournerait dans sa tombe » ou sur les prises de position des uns et des autres.
Pendant plus d’une heure et demie, le chef de l’État s’est employé à renvoyer dos à dos le RN et la gauche. Une ficelle grossière et dangereuse visant à enfoncer un coin dans le nouveau Front populaire alors que le locataire de l’Élysée comptait sur ses divisions pour s’assurer le renouveau d’une majorité en se présentant comme seul « rempart » à l’extrême droite. Une tentative désespérée de convaincre « sociaux-démocrates et écologistes » de le rejoindre, tout en assumant sa politique de droite et en s’engageant à poursuivre les réformes - coupes budgétaires, assurance chômage… – qui ont fait le lit du RN. Pire, après la loi immigration qui a validé le concept xénophobe de « préférence nationale » (fort heureusement retoqué par le Conseil constitutionnel), Emmanuel Macron continue sa course à l’échalote et promet toujours plus de « fermeté ».
Ne lui en déplaise, la gauche est déterminée à ne pas se laisser enfermer dans ce piège mortifère. Le nouveau Front populaire avance. Déjà un accord sur les circonscriptions est scellé, celui sur le programme doit suivre incessamment. Dans la rue, syndicats, associations, citoyens se mobilisent. L’espoir est en train de renaître, malgré les gesticulations présidentielles.
Tout au long de la journée, suivez en direct sur l’Humanite.fr la suite des événements et retrouvez les autres infos qui font l’actu de ce jeudi. À commencer par la libération du français Louis Arnaud en Iran ou la condamnation de militants d’extrême droite pour agression homophobe alors qu’ils fêtaient le score du RN dimanche.
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