Ce matin, on est comme vous, le réveil est difficile. Le léger regain de participation, avec 51,5 % de votants, n’y a rien fait. C’était annoncé de longue date mais c’est arrivé : le RN est largement en tête de l’élection européenne avec 31,36 % (contre 23,34 % lors du dernier scrutin). Un score auquel s’ajoute les 5,47 % de Reconquête emmené par Marion Maréchal.
La gauche s’est battue pour lever le voile sur l’arnaque sociale du programme de Jordan Bardella, mais elle n’a pu convaincre de se lever en masse pour s’y opposer et s’ériger contre son discours xénophobe. Une ligne identitaire derrière laquelle la droite – LR comme macroniste – n’a cessé de courir à grand renfort de propositions toujours plus sécuritaires. Le camp présidentiel a tenté, malgré tout, de rejouer la carte du rempart en enfermant le débat dans un duel mortifère. Face au vote sanction contre sa politique, qui fait la courte échelle au RN, le président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, présentée comme « un temps de clarification indispensable ».
Pour la gauche le défi est énorme. Comment faire face désormais et éviter le pire les 30 juin et 7 juillet prochains, puis en 2027 ? Après une belle campagne à la rencontre du monde du travail, le candidat communiste Léon Deffontaines n’a pu réunir que 2,36 % (contre 2,49 % en 2019). D’autres à gauche font mieux – Raphaël Glucksmann avec 13,83 %, Manon Aubry avec 9,89 %, Marie Toussaint avec 5,50 % – mais tous loin très loin du RN, et des abstentionnistes qui représentent 48,5 % des inscrits. Comment écrire une autre histoire que celle dictée par l’extrême droite et son cortège de haines recuites contre les immigrés ou les plus pauvres ? Comment rebondir sans reproduire les affres qui ont conduit la gauche dans le mur lors du quinquennat Hollande ?
« Il faut incarner un espoir. Travaillons ensemble un pacte pour la France autour de 10-15 propositions » centré sur les salaires, la répartition des richesses et les services publics, a lancé hier aux autres forces de gauche le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Le sursaut est impératif. Et urgent.
Retrouvez tous les résultats, nos analyses et reportages sur l'Humanite.fr et suivez-y en direct tout au long de la journée les suites de ce séisme politique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire