À la veille de ce 21 juin, alors que des musiciens et musiciennes de tous horizons se préparaient déjà à descendre jouer dans les rues pour célébrer dignement un rendez-vous ouvert à toutes et tous, près de 2000 manifestants du monde de la culture se sont rassemblés hier près de Bercy. A l’appel de leur intersyndicale, ils étaient là pour dénoncer l’austérité et nous alerter sur un des nombreux dangers qui nous guettent en cas de victoire du RN aux législatives. Celui d’une culture ratiboisée, privatisée, axée sur le patrimonial, et même instrumentalisée.
Sous la férule de Viktor Orban, l’allié de Marine Le Pen, les Hongrois en font déjà l’amère expérience. « Même si ce n’est pas explicite, les musiciens tendent à ne plus exprimer de points de vue politiques ou seulement ceux qui répondent à l’agenda nationaliste pour ne pas s’aliéner les subventions », témoigne dans nos colonnes ce matin Emilia Barna, professeure d’université à Budapest. Sans parcourir tant de kilomètres, il suffit de regarder du côté des villes dirigées par le RN pour prendre la mesure de l’enjeu : budgets sabrés, responsables débarqués, festivals ou rencontres déprogrammés, vision identitaire, histoire fantasmée…
Si par soucis de soigner sa « respectabilité » l’extrême droite agit avec discrétion, elle n’en avance pas moins ses pions pour façonner un monde à son image. Sans compter ses projets de privatisation de l’audiovisuel public ou de remise en cause du statut d’intermittent. C’est cet autre aspect, et non des moindres, de la guerre idéologique menée pied à pied par le RN que décrypte l’Humanité en ce jour de Fête de la musique.
Et si l’été débarque ce vendredi (certes, avec une détermination plutôt mitigée dans la plupart des régions), la campagne électorale ne s’interrompt pas pour autant. Au contraire, militants et citoyens du Nouveau Front populaire sont sur le pont et les responsables de gauche présenteront à midi le chiffrage de leur programme commun. Suivez ces événements sur notre direct et retrouvez les autres infos qui font l’actu sur l’Humanite.fr.
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