La gauche diabolisée, l’extrême droite banalisée. Dans les médias, la campagne des législatives se mène à front renversé. En général en chef de cette guerre conduite tambour battant : le groupe Bolloré, sa chaîne CNews et sa station Europe 1. On connaissait, bien avant la dissolution, la bataille idéologique au service de l’extrême droite menée par le milliardaire breton via son empire médiatique. Cette fois, il redouble d’ardeur pour vendre sa nouvelle égérie, Jordan Bardella. La gauche, elle, est accusée de tous les maux : d’un procès infâme en antisémitisme à son programme qui ruinerait la France au prétexte qu’il comprend une réforme de justice fiscale de grande ampleur.
L’offensive ne s’arrête pas là, le leitmotiv est repris en boucle sur les autres chaînes privées qui espèrent ainsi ne pas se laisser distancer dans un contexte de forte poussée du vote RN. Même sur le service public, certaines de ces assertions à charge sont reprises comme des évidences. Le Rassemblement national, lui, n’a pas le droit au même déchaînement, quand bien même il a été obligé, pas plus tard qu’hier, de démettre deux de ses candidats pris en flagrant d’antisémitisme (bel et bien avéré, cette fois).
L’Humanité ne reste pas l’arme au pied face à ce désolant spectacle. Au-delà de nos engagements éditoriaux quotidiens, nous lançons ce matin dans nos colonnes avec nombre de nos confrères - dont Mediapart, Reporterre, Street Press, Blast, Regards, La Marseillaise…- « un front commun des médias contre l’extrême droite ». Une initiative d’autant plus urgente que la liberté de la presse et donc la démocratie sont en jeu. Partout où elle s’est emparée du pouvoir, l’extrême droite s’y est violemment attaquée. La France ne ferait pas exception.
Retrouvez aussi, toute la journée, tous les événements de cette campagne en suivant notre direct sur l’Humanite.fr, et les autres infos qui font l’actu de ce jeudi. À commencer par les rebondissements de l’Affaire Dati/Ghosn ou encore le placement en garde à vue d’un policier municipal, auteur d’un tir mortel, à Aubervilliers.
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