Voir Gaza mourir et témoigner
Il dit qu’il a 25 ans, mais qu’il a l’air d’en avoir 35. Qu’à Gaza, plus personne n’a l’air d’avoir son âge. Il dit qu’il a perdu 20 kilos, qu’il a perdu des membres de sa famille, des ami·es, des collègues. Qu’il a vu des images pour lesquelles il n’était pas « préparé ». On dirait qu’elles hantent son visage.
Le photographe palestinien Motaz Azaiza, devenu photoreporter de guerre depuis le 7 octobre, était l’invité exceptionnel d’À l’air libre, jeudi 6 juin, après avoir reçu en Normandie le prix Liberté 2024, décerné après le vote de 4 000 jeunes partout dans le monde.
Il a documenté le quotidien de la guerre, sur son compte Instagram, où il cumule aujourd’hui plus de 18 millions d’abonné·es, transformant ce réseau social en un espace politique et médiatique inédit, alors qu’Israël interdit tout accès au territoire palestinien aux journalistes étrangers depuis huit mois.
Le 23 janvier 2024, Motaz Azaiza a fui Gaza avec sa famille pour le Qatar. Sans renier son combat : porter la voix du peuple palestinien, contribuer à ce que des « actions » soient menées pour « arrêter Israël ». D’une voix parfois étouffée, il dit que la guerre l’a obligé à devenir un porte-parole. À nous de l’entendre, et de l’écouter. |
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