Nul ne saura jamais surestimer le rôle de Jacques Delors dans l'orientation de la politique de François Mitterrand dans les années 1980. C’est lui notamment qui a imposé, à travers le marché unique et le mécanisme de l’Acte unique, le gigantesque transfert de pouvoir à la Commission européenne. Par le truchement de celle-ci, Jacques Delors a infusé dans la politique français une dose de néolibéralisme supérieure à toutes celles qu’il eut été possible d’imposer par la voie légale normale. Il a ainsi infléchi de manière indélébile la trajectoire de la gauche française.
Pour autant, nul ne contestera la grande rigueur de Jacques Delors ou encore la cohérence qu’il y avait entre ses propos et ses actes. Jacques Delors n’a cherché à tromper personne. Ses adversaires, comme ses partisans, s’accorderont donc au moins sur un point : saluer son intégrité. En ce sens, Jacques Delors est un des derniers représentants d’une époque où les hommes politiques disaient ce qu’ils faisaient et faisaient ce qu’ils disaient.
Jean-Pierre Chevènement |
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