Correspondant d'Informations Ouvrières 38
« Nous sommes des travailleurs, pas des délinquants »
Devant de nombreux media, une conférence de presse a eu lieu ce vendredi 29 décembre à la Bourse du Travail de Grenoble pour dénoncer l’arrestation d’une dizaine de livreurs de repas à vélo.
Mercredi 27 décembre les accès à la place Victor Hugo, l’une des grandes places de Grenoble où les livreurs attendent les commandes, ont été bouclés par la police. Une dizaine de livreurs ont été arrêtés et mis en garde à vue pendant 24h. Quatre d’entre eux ont été transférés à Lyon sans aucune explication. Des opérations similaires ont été menées à Vienne et Voiron.
Les livreurs ont été relâchés depuis avec une notification d’OQTF ou d’IRTF (Obligation de Quitter le Territoire Français et Interdiction de Retour sur le Territoire Français).
Plusieurs d’entre se sont exprimés lors de la conférence de presse.
« Certains d’entre nous ont été menottés comme des délinquants ».
« Les plates formes savent très bien que nous sommes sans papiers. Pourquoi nous emploient-ils ? Parce que s’ils employaient des travailleurs avec papiers ils devraient les traiter normalement. Nous, nous n’avons droit à rien, on doit acheter le vélo, les sacs, les tenues… »
« Beaucoup de livreurs ont peur. Ils restent chez eux pour ne pas avoir à être contrôlés. Mais ça ne peut pas durer, il y a la famille à nourrir. »
Pour justifier ce que des associations présentes ont qualifié de « rafle », le procureur de la République a déclaré : « Ces contrôles ont été opérés à ma demande. Ils ont aussi permis de constater que les livreurs en situation irrégulière étaient gravement exploités par ceux qui leur sous-louaient leur licence. Des enquêtes sont engagées ». Ainsi ce seraient pour les protéger que ces personnes ont été arrêtées…
Sur X (ex-Twitter) Allan Brunon (*), présent à la conférence de presse en soutien, dénonce une « hypocrisie » alors même que les vélos des livreurs ont été « confisqués » sans que l’on sache s’ils pourront les récupérer. Il conclut « Voilà comment la loi Darmanin s’applique ici, s’en prendre toujours aux mêmes, à ceux qui n’ont rien, à ceux qui galèrent ».
Correspondant
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