Chère lectrice, cher lecteur, La mondialisation fait partie de notre quotidien. Nous la vivons tous les matins, en prenant notre portable au réveil, tasse de café à la main, en enfilant des baskets avant de prendre un véhicule – tout est produit ailleurs. Nous l’avons tant intégrée que nous l’avons oubliée. Lorsqu’elle se grippe, elle nous saute à la figure, brusquement. Comme vendredi à l’aéroport genevois. Ou comme le 21 mars 2021, lorsque le porte-conteneurs Ever Given s’est échoué contre les bords du canal de Suez, créant un embouteillage de centaines de navires. Ces dérèglements avaient conduit de nombreux observateurs à prévoir la fin de ce monde globalisé. Encouragés par l’anxiété liée à la pandémie, ils rêvaient du «monde d’après», plus propre, plus équitable, mieux maîtrisé. Qu’en est-il aujourd’hui? C’est pour répondre à cette question que nous nous sommes rendus à Rotterdam. Porte d’entrée européenne de ces flux de marchandises, dixième port mondial, cette ville batave est celle dans laquelle se rendait le navire Ever Given en 2021. Là, cette globalisation prend la forme d’une réalité physique impressionnante, faite de containers, de tonnes d’acier et de fioul, dans un univers où l’humain est devenu presque invisible. Qu’on la considère comme bonne ou mauvaise, la mondialisation est encore bien là. Il s’agit surtout de l’encadrer. | – Madeleine von Holzen, rédactrice en chef |
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