Puis-je décemment être surprise chaque année par les impôts ? C’est toujours le même sketch. Etape 1. D’abord, je reçois un mail qui, solennellement, m’annonce le début de mes ennuis et qu’il faut lire avec des accents nobles de chasse à courre (avec le cor et tout) : « Ouverture du service en ligne de déclaration des revenus 2022 ». Dit comme ça, ça pourrait presque avoir l’air sympa. Comme l’ouverture de la saison de la raclette ou des opens airs. Mais NON, c’est un cauchemar. Celui qu’a si bien décrit l’humoriste Naïm Lamine « La déclaration d’impôts, c’est la rentrée des classes des adultes. Avec leurs cases là… Qui a inventé le nom des cases ? Si je l’attrape celui-là. […]. Les cases “1AJ” “5HQ”. C’est les impôts ou c’est une bataille navale ton merdier ? » Etape 2. J’oublie le mail. C’est-à-dire que mon cerveau choisit la fonction bien connue du confortable déni : « Allons plutôt chanter Dalida sous la douche », me dit-il. Etape 3. Entrée en scène de mon collègue Henri. Un matin, j’arrive gaiement au travail. Il m’accueille avec un : « Renée !!! Tu sais, qu’il faut rendre ses impôts ? » Je glapis (horrifiée) : « QUOI ? ! » Parce que oui, je suis sincèrement surprise (la puissance du déni, c’est beau). Depuis plusieurs années, Henri, qui vraiment est un oiseau gentil, me prend sous sa belle aile administrative : « Je veux bien t’aider, mais n’attends pas le dernier moment, s’il te plaît. » Et ainsi, nous volons dans le ciel poétique des impôts. Etape 4. J’écris une newsletter où je GEINS de mon destin d’humain qui doit remplir les impôts. Il est déjà prévu qu’on meure tous à la fin de notre vie. N’est-ce pas suffisant ? Cette année, je veux gagner en autonomie et laisser mon pauvre Henri tranquille. Je rêve donc logiquement désormais d’une sorte de personnel de ménage de mes impôts, quelqu’un qui gérerait ça, et plus globalement mon argent. « Ça s’appelle un comptable, ça, Renée », m’ont dit des amis, consternés. Et voilà comment je me prends à imaginer une vie douce où j’aurais mon comptable perso. Une sorte d’alliance sacrée entre cigale et fourmi. Si vous montez ce business, contactez-moi. Et moi, je continuerai à chanter : « Laissez, moi danseeer, laissez-moi !!! » |
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