La retraite à 64 ans, c’est toujours non !
Alors que le mouvement intersyndical du 6 juin approche, le chef de l’État et le gouvernement aimeraient croire, et faire croire, que la séquence « réforme des retraites » est terminée. Mais la nervosité est bien là, alors que le projet de loi d’abrogation porté par le groupe LIOT sera étudié à l’Assemblée Nationale en commission ce 31 mai et dans l’hémicycle le 8 juin.
Samedi dernier, Justine Triet, réalisatrice récompensée par la Palme d’or du 76ème festival de Cannes, s’est attiré les foudres de la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, et de la macronie médiatique en meute, pour avoir osé dénoncer non seulement la répression de la contestation de la réforme mais aussi la marchandisation de la culture mettant en danger l’exception culturelle française.
De la Croisette à la rue, c’est Non !
Les donneurs de leçons s’en sont donné à cœur joie pour dénoncer celles et ceux qui oseraient critiquer l’action gouvernementale tout en bénéficiant de subventions publiques. Comme si l’argent public appartenait à l’exécutif et ne servait qu’à abreuver sa cour. Comme s’il fallait éteindre la contestation par tous les moyens, y compris en menaçant de couper les vivres à ceux qui ne rentrent pas dans le rang. Comme si la démocratie, décidément, était bien agaçante quand la contestation s’exprime là où on ne l’attend pas.
Mais le mouvement social qui est né de l’opposition à la réforme des retraites est bel et bien toujours là, partout, tout le temps, y compris à Cannes sur la scène du Palais des Festivals. Non, cinéma, glamour et paillettes n’ont pas offert de parenthèse enchantée au gouvernement et c’est bien avec fébrilité qu’il s’apprête à devoir, de nouveau, compter et recompter les députés LR qui voudront bien sauver Élisabeth Borne et la réforme. Mais là encore, tout est fait pour empêcher le vote, l’expression de la démocratie parlementaire, quel que soit le prix de cette nouvelle provocation.
Faisons de juin, le mois de l’abrogation !
Faisons du 6 juin une nouvelle journée historique de mobilisation sociale en réponse à l’appel intersyndical. Rappelons au gouvernement que le mouvement social est légitime, qu’il s’agisse de demander des augmentations de salaire ou l’abrogation de la réforme des retraites. A peine un an après les élections législatives, et à quelques mois d’un scrutin sénatorial, le gouvernement d’Élisabeth Borne n’a toujours pas fait la preuve de sa propre légitimité à bouleverser le quotidien des Français par des mesures injustifiées. En décrédibilisant et en réprimant la moindre contestation, en oubliant qu’elle a été élue par rejet de l’extrême droite, la coalition présidentielle lui prépare aujourd’hui sans complexe un boulevard, quelles qu’en soient les conséquences pour la vie démocratique dans notre pays.
A nous tous de prouver que mouvement syndical et mouvement social sont plus unis que jamais et que la Nupes saura elle aussi rester unie pour faire résonner nos voix à l’Assemblée nationale.
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