Bonjour à chacune et chacun, Comme cela se comprend, le débat public est dominé par les analyses des élections présidentielles et la préparation des élections législatives.
Cette préparation est d’autant plus importante qu’une possible majorité progressiste et écologiste d’un nouveau type pourrait naître à cette occasion, si l’unité prévaut. Une majorité de nos concitoyens sait que le Président de la République n’est élu qu’avec une minorité d’électrices et d’électeurs soutenant son projet. La déclaration de Bruno Le Maire avançant la possibilité que le passage de l’âge de la retraite à 65 ans soit imposé de force, avec l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution, si elle n’est pas pour rassurer, démontre que les projets de M. Macron ne sont pas largement soutenus. L’extrême-droite a été battue au second tour et il s’agit de continuer désormais un combat minutieux et acharné pour la faire reculer. Le nombre d’abstentionnistes, de bulletins blancs et nuls mobilisables à gauche, reste considérable, à condition de présenter un front uni de gauche et des écologistes.
Un front populaire et écologiste sur la base d’un contrat de législature comprenant des décisions favorables aux familles populaires dès le mois de juillet : augmentations des salaires et des prestations sociales, blocage des prix alimentaires et de l’énergie, préparation d’une nouvelle rentrée scolaire et fin de parcours-sup, préparation d’une grande conférence sociale mettant à son ordre du jour la rémunération du travail et l’octroi de nouveaux pouvoirs d’intervention des travailleurs dans les entreprises ; la restauration de la fonction publique et un plan général de démocratisation et de développement des services publics ; des délibérations sur le budget de 2023 incluant le traitement de la dette avec les autorités européennes ; une nouvelle méthode d’impulsion pour une planification écologique et sociale ; des orientations nouvelles sur la propriété publique à élargir et l’amélioration de la sécurité sociale tout en diminuant la CSG. Le champ des possibles reste donc bien ouvert. Avec le maximum de candidats communs, les forces de gauche et écologistes, à condition de se respecter, de respecter les points d’appui locaux pour des gains de députés, peuvent bousculer le scénario institutionnel inscrit depuis la modification du calendrier électoral.
44 milliards de dollars pour Twitter Cette bataille politique des élections législatives doit intégrer sans cesse des éléments d’actualité qui ont des conséquences sur la vie quotidienne et les batailles culturelles. C’est le cas du rachat de Twitter par le multimilliardaire Elon Musk, des effets de la guerre en Ukraine, de l’ampleur de la grippe aviaire et des nouvelles alertes de l’ONU sur la dégradation des terres.
L’achat de Twitter par celui qui est présenté comme l’homme le plus riche du monde est un véritable big-bang dont on ne peut pas encore mesurer les impacts sur le monde économique, idéologique, informationnel et culturel. Ce monsieur, déjà propriétaire de Tesla et de SpaceX, a mis la somme astronomique de 44 milliards de dollars sur la table pour l’achat du réseau social, considéré comme un puissant outil d’influence.
Voyons bien qu’à mesure qu’on affaiblit les missions et les capacités des agences de presse comme l’Agence France Presse, les journalistes du monde entier reprennent et hiérarchisent en partie l’information et le débat public à partir de Twitter. Ainsi, l’information s’uniformise, le débat public s'affadit… Les fausses informations, les « fake news », les fausses réalités circulent en moins d’une seconde dans le monde entier, ouvrant la voie à tous les mensonges et manipulations.
Pire. Au nom de la liberté totale d’expression, le « free speech », M. Musk se contrefout des lois en laissant circuler instantanément chez des millions de personnes les propos racistes, sexistes, antisémites, bellicistes.
Ce milliardaire américain, comme les milliardaires français qui achètent, vendent, rachètent des médias, journaux, chaînes de télévision et maisons d’édition ne promeuvent pas la liberté. Ils la diluent. Ils lui font perdre son sens. Ils bafouent la liberté d’expression et d’opinion inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme, au profit des seuls projets politiques et idéologiques au service du capitalisme financiarisé. Ce faisant, ils renforcent leurs affaires en accaparant une multitude de données personnelles sur les habitudes individuelles et familiales de consommation, les déplacements, les pratiques et usages culturels, les données de santé des individus, les besoins en assurances et d’autres produits. C’est un projet global, tentaculaire, dominateur… économique, idéologique, culturel… N’oublions pas qu’Elon Musk est engagé à la fois dans l’information, l’armement, les industries spatiales, les télécommunications. Ces entreprises dites « globales », telles Google ou Amazon, s'imposent dans le cadre du nouveau capitalisme mêlant manipulations des réalités, modifications des consciences, emprises sur les modes de vie et de consommations.
Tout ceci est financé par de la publicité, dont les journaux sérieux et les radios sont désormais privés.
Revenons au respect et au débat d’idées Je profite de cette occasion pour une nouvelle fois dire ma désolation face à l’utilisation de ces réseaux sociaux du camp progressiste et la gauche. Ils pourraient être des outils de partage d’informations et d’idées, de valorisations d’actions sociales, écologiques, parlementaires.
Trop souvent, ils deviennent le déversoir de jugements à l’emporte-pièce, d’insultes à l’opposé de toute recherche de la création d’un mouvement populaire majoritaire. Ainsi, de posts vengeurs en tweets accusateurs, la pratique du débat et de la réflexion politique, de l’argumentation raisonnée, quitte peu à peu certains de nos amis. La posture n’est pas l’argumentation. L’insulte et le dénigrement ne permettent pas de faire un projet politique. Ces pratiques sont violentes. Elles sont contraires à la fraternité, au respect, à l’écoute qui devraient être la règle des organisations dont la mission est de travailler au rassemblement populaire pour inventer une autre société. Un tel projet implique autre chose que des tweets simplistes et grossiers, mais des lectures de livres, de journaux notamment l’Humanité et l’Humanité-Magazine, des partages de réflexions, des lieux de débats et d’informations, des rencontres, des animations politiques avec toute la société. Les institutions européennes discutent en ce moment d’un projet intéressant visant à réguler ces mastodontes dans le cadre de ce qui est appelé « le digital act ». Nous devrons y revenir tant les enjeux sont immenses.
La Terre s’épuise Un rapport de l’ONU publié le 27 avril indique que 40% des terres de la planète sont désormais très dégradées. Cet épuisement des sols sous l’effet de l’agriculture intensive, des déforestations, fait diminuer la fertilité globale des sols.
Cette dégradation provoque pauvreté, faim, développement de zoonoses, qui poussent des populations à de nouvelles migrations et à des conflits guerriers. Au rythme où vont les choses, l’équivalent de la surface de l’Amérique du Sud sera très dégradé d’ici 2050. La réflexion pour engager un processus de transformation des modes de production et de consommation, des systèmes commerciaux, imposés par l’OMC et les traités de libre-échange, est plus que jamais indispensable.
Ce n’est pas une simple grippe Dans le même ordre d’idée, le développement de la grippe aviaire prend d’inquiétantes proportions, plongeant certains nos éleveurs dans un profond désarroi. Certains vont tout perdre pour la deuxième année consécutive. Au-delà de ces drames professionnels et personnels, cette épidémie peut provoquer des risques de pénurie ou d’insuffisance dans les livraisons de poulets et une tension sur les prix. Espérons que les craintes émises en Chine d’une transmission de cette grippe à l’homme ne soient pas validées. Une telle hypothèse bousculerait beaucoup de choses.
Une bonne nouvelle dans ce paysage : les institutions européennes travaillent à bannir au moins un millier de substances toxiques, « de polluants du quotidien », que l’on retrouve dans les meubles, les ustensiles comme les biberons, les emballages alimentaires, des vêtements, des cosmétiques ou des produits d’entretien… Ce programme entamé devrait déboucher à l’horizon 2030. Cependant, la vigilance reste de mise et les actions doivent continuer.
« La guerre, c’est la misère du peuple » Blaise Cendrars ; écrivain - La banlieue de Paris
On ne peut que rester en alerte et être inquiet des prolongations de la guerre et de ses crimes en Ukraine. À l’engagement croissant des Américains dans cette guerre, les déplacements des membres de leur gouvernement, les propos irresponsables et bellicistes du président Biden, et les envois d’armes répondent l'irresponsabilité et les grandes menaces du maître du Kremlin sur le monde et l’Europe. Chaque jour, le déchaînement de feu et de fer qu’il commande contre l’Ukraine ajoute des morts aux morts et des destructions aux destructions. Son cynisme l’aura poussé jusqu’à bombarder Kiev au moment même où s’y trouvait M. António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, deux jours après qu’ils se soient rencontrés avec des membres des autorités russes. Poutine vient ainsi de franchir un pas supplémentaire dans le mépris des institutions et du droit international.
Il conviendrait, selon moi, de rehausser le niveau d’organisation et de mobilisation d’un puissant mouvement pour la paix et le désarmement au moment où est décidée une augmentation sans précédent des fabrications et des ventes d’armes.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire