La situation n’est pas nouvelle mais un nouveau seuil vient d’être franchi dans les violences insurrectionnelles d’immigrés musulmans en Suède. Depuis le week-end pascal, plusieurs villes du sud du pays se sont embrasées aux cris d’« Allah Akbar!», des hommes, mais aussi des femmes et des enfants lançant des pierres ou des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, incendiant des véhicules, pillant des commerces et bloquant des axes routiers.
La mèche a été allumée par Rasmus Paludan, chef du parti Stram Kurs ( « Ligne dure »). Binational danois et suédois, il multiplie les provocations dans ses deux pays au nom de la liberté d’expression, brûlant des corans et diffusant les vidéos sur les réseaux sociaux afin, dit-il, de « montrer à quel point les musulmans sont violents ». Cette fois, il n’a même pas eu besoin de filmer de tels autodafés pour déclencher l’incendie : la seule annonce de son arrivée réelle ou supposée dans une ville a suffi. Depuis le 14 avril, Malmö, Linköping, Norrköping, Stockholm, Örebro, Landskrona, se sont tour à tour embrasées. Des véhicules de policiers et de pompiers ont été attaqués à coups de pierres et de bombes incendiaires, des policiers ont dû faire usage de leurs armes pour empêcher les émeutiers de les lyncher. Bilan de ces émeutes urbaines : une centaine de blessés dont 26 policiers, 44 arrestations, de nombreux dégâts matériels et des pillages. Dans une conférence de presse (25 avril), le chef de la police nationale a dénoncé l'implication de réseaux criminels coalisés « pour attaquer l'État et la police ».
Jadis réputée pour la vie paisible et policée de ses dix millions d’habitants, la Suède s’enfonce dans la violence. Le pays a enregistré l’an dernier 342 fusillades, qui ont fait 46 morts. Soit, rapporté à la population, le record européen des meurtres, généralement des règlements de compte. Rien à voir cependant avec une soudaine résurgence de la violence des Vikings ! 85 % des auteurs et des victimes sont nés à l’étranger ou d’origine étrangère. Il s’agit souvent de trafiquants d’armes ou de drogue, organisés en réseaux ethniques (albanais, afghans, syriens, turcs…) qui s’entretuent, comme chez nous, à Marseille… Mais cette fois, c’est toute une population qui a manifesté son rejet de la tolérance à la suédoise. Conséquence : on peut pronostiquer que le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède, qui est passé de 1,5 % des voix en 2002 à 17,5 % en 2018, fera un bond encore plus spectaculaire aux prochaines élections législatives, le 11 septembre prochain.
Accusé par l’opposition de droite d’avoir totalement « perdu le contrôle » du pays, le gouvernement social-démocrate paraît écartelé entre la prévention des troubles à l’ordre public et la liberté d’expression. L’an dernier, et encore cette année, la police avait en effet préventivement interdit à Rasmus Paludan d’organiser des manifestations anti-Coran dans certaines villes ou quartiers en invoquant des problèmes sécuritaires. Toutefois, a reconnu la première ministre, Magdalena Andersson, Paludan n’a pas enfreint la loi : « En Suède, vous pouvez exprimer votre opinion qu'elle soit de bon ou de mauvais goût, cela fait partie de notre démocratie. Peu importe ce que vous en pensez, vous ne devez jamais recourir à la violence. »
Mais c’est avant tout le laxisme migratoire des deux dernières décennies qui est en cause, a reconnu la première ministre dans un aveu sans précédent venant d’une sociale-démocrate (28 avril) : « L'intégration a été trop faible tandis que nous avons connu dans le même temps une immigration massive. Notre société a été trop inconséquente sur cette question, et les moyens alloués à la police et aux services sociaux, trop légers », a-t-elle déclaré. « Une telle ségrégation s'est installée dans le pays que, désormais, la Suède est compartimentée en sociétés parallèles. Nous vivons dans le même pays, mais dans des réalités complètement différentes », a-t-elle ajouté.
Au nom d’un humanitarisme « bienveillant » dissimulant un besoin de main-d’œuvre bon marché, le Royaume a largement ouvert ses frontières. Résultat : la population immigrée a augmenté de 80 % en vingt ans. Un habitant sur cinq est d’origine étrangère, soit 2 millions d’habitants sur un total de 10 millions. En 2020, le gouvernement a enfin pris conscience que le pays allait dans le mur, la submersion mettant notamment en péril les régimes sociaux et le système scolaire. Il a alors limité les entrées annuelles à 25.000 personnes (contre par exemple, 160.000 pour la seule année 2014, venant principalement de Syrie). Mais ce freinage d’urgence a été trop tardif pour empêcher le crash actuel. « La France devrait-elle méditer le constat d’échec de l’intégration fait par la Suède ? » a demandé Atlantico à l’universitaire Arnaud Lachaize, spécialiste de l’immigration en Europe (interview en lien ci-dessous).
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