On sera tous confrontés à la mort, mais ce n’est pas toujours facile d’en parler. Pour libérer la parole des personnes endeuillées, Sarah organise des "apéros de la mort". Depuis 2018, à Paris, n’importe qui peut se joindre à un de ces événements pour parler de la place de la mort dans sa vie. "On ne parle pas de nos morts dans notre société, on ne nous l'autorise pas", estime Sarah. Et l'appellation "apéros de la mort" n'est pas anodine : "C'était pour montrer que le mot ‘mort’ devrait être prononcé. Il faut arrêter de l'occulter, il faut arrêter de dire, dans les journaux ou à ses enfants, 'il est parti', 'il est au ciel', 'il a disparu' ". De cette façon, Sarah veut aussi faire exister cette notion de mort dans un moment de convivialité, l’apéro : "Pour moi, la mort et la vie peuvent cohabiter." En plus d’être ouverts à tous, ces apéros sont gratuits, chacun ne paie que sa consommation. Aux côtés de Sarah, ces moments de partage sont encadrés par Sophie, une thérapeute. "Les personnes en deuil ont une double solitude : celle d'avoir perdu l'être qu'elles aiment et le fait de ne pas pouvoir en parler", explique-t-elle. Selon elle, le rejet du deuil amplifie fortement cette solitude. "Devenir conscient de sa finitude, et c’est ça, vivre le deuil d'un proche, c'est se dire que la vie est extrêmement précieuse et qu'on n'a pas de temps à perdre", conclut Marie, participante à l'apéro. |
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