La brève du dimanche...
Les Comices Agricoles Primaires accouchèrent d'une grenouille. Madame la baronne de la Daube-Ça-Ira, qu'on appelait aussi Notre-Dame-des-Epiphores, fut sacrée, avant même que les Comices ne fussent achevés, championne de la Fausse Sénestre, qu'on appelait la Destre ou plus familièrement la Drauche. Le Tournoi de la Résidence Royale se voyait donc avec une impétrante de plus. La question était sur toutes les lèvres : qu'allait-il donc advenir de la Grande Duchesse de Lutèce, madame de l'Ide-Aligot ?
Ils seraient doncques trois à devoir se serrer dans la même catégorie, sans compter le Roy, lequel entendait comme il en avait coutume, exciper de son cher Enmêmentantisme pour l'emporter. On s'attendait aussi à ce que Françoué dit Le Scoutère ne s'invitât sur la ligne de départ.
Gracchus Mélenchonus se désintéressait de ce qui se tramait dans le camp de la Drauche. Il pansait ses blessures. Deux jours auparavant, il s'en était allé bravement combattre contre le vicomte de la Zizanie et ses sbires. Les salons de Monsieur de l’Anenougat avaient été transformés pour l'occasion en arène. Les combats furent rudes. Gracchus eut, entre autres, affaire à un argousin rompu à toutes les basses méthodes mais ce fut à lui, Gracchus, et uniquement à lui, qu'on imputa la violence du combat. Nul dans le camp de la Drauche ne se fût risqué à aller combattre à mains nues. Il était tellement plus plaisant de persiffler et de médire en frissonnant de peur.
La guerre ne se faisait toujours pas en dentelles.
Julie d'Aiglemont Tous droits réservés sur le texte.
Henri Brisbot, les comices agricoles, musée de Lisieux.
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