Le 19 janvier 2022, Jean-Luc Mélenchon était en meeting à Strasbourg devant 2500 personnes. Deux salles pleines, du monde jusque dans le hall qu’il a fallu équiper en urgence pour une diffusion : c’était une véritable démonstration de force.
Les députés européens Manon Aubry et Younous Omarjee introduisaient ce meeting. La coprésidente du groupe GUE au Parlement européen a fait état de l’incompatibilité entre les traités et le programme « L’Avenir en commun ». Elle a expliqué que c’était la raison pour laquelle les membres de l’Union populaire avaient préparé et publié un plan pour mettre en oeuvre ce programme quoi qu’il arrive avec une stratégie claire vis-à-vis de l’Union européenne. Younous Omarjee a quant à lui appelé à faire gagner ce programme afin que les mesures qu’il contient puissent être mises en oeuvre en France et rayonner sur l’Europe et le monde.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le chaos de l’économie de marché. Il a expliqué qu’elle était incapable de se corriger, même en temps de crise et a rappelé que les ultra-riches se sont enrichis pendant la pandémie tandis que les prix des biens de première nécessité ne cessaient d’augmenter. Il a proposé une mesure simple pour y faire face : le blocage des prix de l’essence, de l’énergie et de certains produits alimentaires.
Le candidat de l’Union populaire a dénoncé l’ordo-libéralisme, cette doctrine qui consiste à affirmer qu’il faut séparer l’économie de la politique. Il a notamment rappelé le propos de l’ancien président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui affirmait qu’« il n’y a pas de démocratie possible en dehors des traités européens ». Jean-Luc Mélenchon a quant à lui expliqué que toutes les questions étaient liées à la question sociale et qu’en République, rien n’est supérieur à la souveraineté du peuple.
Jean-Luc Mélenchon a ensuite critiqué la décision d’Emmanuel Macron de prendre la présidence tournante de l’Union européenne au milieu d’une année électorale. Il a dénoncé les faux-semblants du président qui dit une chose en Europe et en fait une autre en France. Il a sur ce point par exemple évoqué la question démocratique, dont Macron a parlé devant le Parlement européen, alors qu’il gère la crise sanitaire de manière autoritaire avec le Conseil de défense. Il a aussi ironisé sur le fait que le président de la République ait dit vouloir donner un droit d’initiative législative au Parlement européen et ait donc parlé, sans le dire… de changer les traités européens.
Le candidat de l’Union populaire à l’élection présidentielle a ensuite présenté sa stratégie européenne. Il a en particulier défendu une clause de non-régression sociale, c’est à dire le fait que ne s’appliquent pas en France des dispositions européennes qui seraient moins avantageuses que le droit social français. Il a par ailleurs rappelé qu’il voulait faire progresser les droits sur le sujet en rétablissant la retraite à 60 ans à taux plein. Il a plaidé pour une harmonisation sociale par le haut en Europe avant toute nouvelle intégration de pays dans l’Union européenne.
Jean-Luc Mélenchon a affirmé qu’il supprimerait le ministère de l’Agriculture s’il était élu pour le remplacer par un ministère de la Production alimentaire dont l’objectif serait de restaurer la souveraineté alimentaire de la France. Il a expliqué qu’il sortirait des pesticides de synthèse, à commencer par le glyphosate, même si cela est contraire aux traités européens.
Le candidat de l’Union populaire a ensuite parlé de la dette, qui étrangle les peuples. Il a critiqué ceux qui disent vouloir la rembourser alors que cela est parfaitement impossible compte tenu de son niveau. Il a posé la question de savoir combien coûte en souffrances et en morts le fait d’appliquer des politiques libérales. Il a rappelé que la France pouvait faire une banqueroute de plus de 2 000 milliards d’euros et menacer 5 banques systémiques.
Enfin, Jean-Luc Mélenchon a dit qu’il appliquerait jusqu’au bout la stratégie de l’Union populaire et qu’il tendrait la main, au deuxième tour, à tous ceux qui sont prêts à gouverner avec lui sur la base du programme « L’Avenir en commun ». Il a appelé à « voter pour agir » et pour « changer le monde ».
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