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Droit des jeunes aux soins psychiques, urgence absolue : de vrais moyens et une vraie loi ! | ||||
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Auteur : API - Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile | ||||
Nos enfants vont mal ! La France, sixième puissance économique mondiale, ne soigne plus ses jeunes comme elle le devrait. La pandémie n'a fait qu'aggraver les souffrances psychiques chez les jeunes, et le décalage est flagrant entre les besoins et le peu de réponses adéquates. Les familles et les professionnels en ont assez de ces listes d’attente interminables. Ils en ont assez des petites mesures inefficaces, sans vrais moyens pour tous, ni réflexion globale. Il est inadmissible de voir s’effondrer un système de soin avec toujours moins de pédopsychiatres, et des professionnels sous-payés qui finissent par déserter le champ de la santé mentale. La pédopsychiatrie tout entière, chroniquement sous-financée, n'a eu de cesse d'alerter à coup de communiqués. En vain ! Le 16 novembre dernier, c'est la Défenseure des droits qui a du pousser un cri d'alarme. Sera-t-il entendu ? Il y a urgence absolue à rénover la politique pour la santé mentale et la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent. Une loi doit être dédiée à cet enjeu majeur pour les adultes de demain ! Seule une vraie loi, une "loi-cadre", sera à même de garantir une rénovation en profondeur de l'organisation des soins en santé mentale pour les jeunes. Cette loi-cadre engagera notre pays à financer enfin cette rénovation avec des moyens à la hauteur de l’enjeu. La pédopsychiatrie est au bord de la rupture mais veut continuer à y croire. L'Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile - API, vous propose donc, en signant cette pétition, de la soutenir dans son appel à une vraie loi et à de vrais moyens pour les soins psychiques des jeunes ! APPEL A UNE LOI-CADRE POUR LA SANTE MENTALE ET LA PSYCHIATRIE DE L'ENFANT ET DE L'ADOLESCENT Parce que l'enfance est une période de la vie singulière, déterminante et complexe, Parce qu’il va de soi, qu’elle doit faire l’objet d’une attention première en termes de politique pour la santé mentale et la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Parce que la politique publique de notre pays doit pouvoir répondre, aux besoins propres, psychiques et développementaux des bébés, des enfants et des adolescents, en associant systématiquement les familles, Parce que le modèle français de pédopsychiatrie de secteur, reconnu par le Président de la république lors des Assises Nationales de la psychiatrie et de la santé mentale qui se sont tenues en septembre 2021, doit impérativement et sans aucune réserve continuer à s'appuyer sur les préoccupations de proximité, d'accessibilité, de gradation, de continuité et de qualité des soins, Parce que la demande de soin en santé mentale et en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent a explosé ces vingt dernières années : en périnatalité, dans les contextes de troubles graves du développement ou encore chez les adolescents en grande souffrance psychique, Parce que la pandémie est venue révéler crûment l’immense contraste entre l’offre de soin et cette demande, considérablement augmentée par le contexte, Parce que le désastre annoncé du déficit de moyens et d’actions de la pédopsychiatrie française pour remplir ses missions de prévention et de soin, est désormais un fait, constaté par tous : professionnels, familles et dirigeants. Le "Cri d'alarme de la Défenseure des Droits sur la santé mentale des enfants et adolescents" du 16 novembre 2021, en est la plus simple et la plus directe des illustrations, Parce que toutes les mesures et initiatives gouvernementales prises depuis longtemps n'ont consisté qu'en des renforcements ponctuels et mineurs au regard du coût annuel grandissant de la santé mentale en France, estimé à près de 110 milliards d'euros avant la pandémie, Parce que le demi-milliard d’euros consacrés aux Centres Médico-Psychologiques pour enfants et adolescents, pivots du modèle français, est en décalage majeur avec leurs missions qui ont été réactualisées par tous les experts et représentants de la profession, dans le nouveau cahier des charges des CMP, établi en février 2021 par le collège de pédopsychiatrie de la Fédération Française de Psychiatrie, pour fluidifier les parcours, et en vue de soins personnalisés, gradués, inscrits dans « l’aller vers » ; des soins coordonnés, fruits de concertations et d’une coopération intelligente et équilibrée de tous les acteurs ; des soins d’abord généralistes et, si besoin, spécialisés, à partir de ce dispositif au cœur du réseau de santé mentale, Parce que le cloisonnement des champs sanitaire, médico-social et social nuit à la santé mentale des enfants et des adolescents par l’empêchement d’une organisation générale cohérente ; le rattachement des CMPP – centre médico-psycho-pédagogiques - au seul champ du médico-social en est un des exemples flagrants, Parce qu'aucune circulaire ni aucune loi n'est venue penser, orienter, organiser spécifiquement la santé mentale et la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent depuis trente ans et la circulaire du 11 décembre 1992, dite « Circulaire Kouchner » traitant des « Orientations de la politique de santé mentale en faveur des enfants et adolescents », Parce que ce délaissement a entraîné une ruine progressive du service public de psychiatrie de l'enfant et de l’adolescent, atteignant d’autant plus les populations précaires, et aussi les enfants protégés et vulnérables, Parce que cette ruine touche autant les soins psychiques et rééducatifs, que les dynamiques interprofessionnelles et interinstitutionnelles de soins aujourd'hui très dégradés, tant à l'intérieur du champ de la pédopsychiatrie que dans les champs partenaires comme l'école et la protection de l'enfance elles-mêmes en grande difficulté en termes de prise en compte de la santé mentale des jeunes, Parce qu’au-delà de la baisse catastrophique du nombre des pédopsychiatres, cette ruine entraîne aujourd'hui une désaffection prononcée des professionnels, sous-payés, las, éprouvés, déprimés, ou inquiets de ce qui se joue pour ce domaine auparavant attractif par la richesse de pensées et de théories, au carrefour de l'humain, du devenir de l'enfant et de progrès incontestables des connaissances, Parce qu'il est inadmissible que la psychiatrie de l'enfant et de l’adolescent soit pointée du doigt pour des supposés résistances ou incompétences alors qu'elle n'a eu de cesse de se renouveler avec énergie, créativité et rigueur dans des contextes budgétaires démesurément contraints, Parce qu’il est incohérent de cumuler des recommandations de bonnes pratiques professionnelles sans qu’elles soient accompagnées systématiquement de moyens suffisants pour pleinement les appliquer sur tout le territoire, Parce que la réforme du financement de la psychiatrie est profondément inadaptée à la période de l'enfance, et que cette période de la vie doit relever de l'exception de toute tarification à l'activité, Parce qu'il n'est plus acceptable que la santé mentale et la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent fassent l'objet de marchandages et de commerces, Parce qu'au-delà du doublement minimum nécessaire des moyens humains et matériels des structures publiques ou agissant pour le service public en santé mentale et en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, une organisation générale de la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent doit être repensée avec le plus grand soin, Pour toutes ces raisons, De ma place de président de l'Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile, Et au nom de tous les pédopsychiatres de terrain qu’elle représente, j'appelle aujourd'hui à une loi-cadre pour la santé mentale et la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent :
Docteur Christophe LIBERT, pédopsychiatre, | ||||
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