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lundi 11 novembre 2019

Une maire du parti du président Morales violemment humiliée par des opposants en Bolivie le 8.11.2019


« Cela n’était jamais arrivé en démocratie, cela s’appelle le fascisme. Attaquer des femmes, les agresser à cause de leur condition ethnique. La Bolivie fait face à une vague de fascisme »Alvaro Garcia Linera

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Une maire du parti du président Morales violemment humiliée par des opposants en Bolivie



Par L'Obs avec AFP


La foule d’opposants l’a sortie de force de son bureau, l’a aspergée de peinture rouge et l’a forcée à marcher pieds nus pendant cinq kilomètres tout en l’insultant.

Aspergée de peinture rouge, forcée à marcher pieds nus… Les images de l’humiliation subie par la maire bolivienne Patricia Arce sont particulièrement cruelles. La scène est survenue mercredi 6 novembre après-midi à Vinto, ville du département de Cochabamba, secoué comme une partie du pays par des incidents depuis la réélection contestée, le 20 octobre, du président indigène à un quatrième mandat.
Des manifestants ont fait irruption dans la mairie, sortie de force Patricia Arce de son bureau et mis le feu au bâtiment, après la circulation d’une rumeur selon laquelle deux manifestants auraient été tués dans des affrontements alentours avec des soutiens du président Evo Morales, rapporte la BBC. Le décès d’un étudiant de 20 ans à Cochabamba, à une quinzaine de kilomètres de Vinto, a été confirmé depuis, portant à trois morts le bilan humain de la contestation.

Recouverte de peinture rouge

Recouverte ensuite de peinture rouge, une partie des cheveux coupés, elle a été forcée à marcher pieds nus sur près de cinq kilomètres sous les insultes et les menaces, selon les images circulant sur les réseaux sociaux et les médias locaux.
Ce n’est qu’au bout de plus d’une heure que l’édile a été secourue par les forces de l’ordre.
La maire était jeudi en train de « se remettre » de cet incident, ont indiqué ses services au quotidien local « Los Tiempos ».
« Les Nations unies déplorent la violence et le traitement inhumain subi par la maire de la localité de Vinto, ainsi que les agressions visant d’autres femmes, hommes et enfants », a déclaré la représentation bolivienne de l’ONU dans un communiqué.

Evo Morales condamne l’agression

Le président bolivien Evo Morales a également condamné jeudi cette agression. « Toute ma solidarité avec notre sœur, la maire de Vinto, Patricia Arce, kidnappée et vexée cruellement pour avoir exprimé et défendu ses idées et les plus pauvres », a écrit sur Twitter Evo Morales à propos de cet incident survenu la veille.

« Cela n’était jamais arrivé en démocratie, cela s’appelle le fascisme. Attaquer des femmes, les agresser à cause de leur condition ethnique. La Bolivie fait face à une vague de fascisme », a ajouté le vice-président Alvaro Garcia Linera, également membre du Mouvement vers le socialisme (MAS), actuellement au pouvoir.
Les manifestations qui secouent la Bolivie depuis le 20 octobre ont fait trois morts et quelque 200 blessés.


L'Obs
L'Obs avec AFP

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