Lu dans le DL du 23.12.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Le drapeau
« Bleu, Blanc, Rage »
« La colère est une courte folie » proclamait Horace, le sage antique.
Mais celle qui embrase nos rues, bien qu’allant decrescendo, traîne en
longueur.
Le drapeau « Bleu, Blanc, Rage » flotte sur les derniers
ronds-points.
Quelques mesures sociales ne suffisent pas à gommer
un sentiment d’injustice et de mépris qui remonte à des décennies.
D’autant que la crainte d’un nouvel « enfumage » hante une partie du
peuple.
La confiance entre gouvernants et gouvernés ne se rétablira
pas en un jour. Chacun peut le comprendre.
Reste que l’action des
« gilets jaunes », qui compte déjà dix morts à son passif, devient un
dangereux fourre-tout.
Hier, au-delà de Perpignan, des indépendantistes catalans s’unissaient au chœur des « Macron démission ».
Étrange
manière, pour des militants espagnols, de venir se mêler du ras-le-bol
fiscal des Français. Manuel Valls n’est pas encore maire de Barcelone,
que diable !
Au même moment, sur la Butte Montmartre, d’autres énergumènes
se réclament aussi de la cause.
En entonnant « La Quenelle »,
misérable rengaine de l’antisémite Dieudonné, sur l’air du chant des
Partisans.
Ultradroite ou extrême-gauche ? Les deux, mon général.
François Ruffin, député de la France insoumise, vante ainsi les mérites
d’Étienne Chouard, inspirateur des manifs… et proche du sulfureux
« national-socialiste » Alain Soral.
Sur les « fins de mois difficiles »
plane désormais l’ombre du « complot sioniste ».
Ça ne sent pas bon,
les idéologies radicales pourraient vite récupérer le mouvement
désorganisé.
À moins que les « gilets jaunes » ne décident enfin de
faire ce qu’ils refusaient jusqu’alors : de la politique.
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