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vendredi 1 février 2019

Le drapeau « Bleu, Blanc, Rage » - Le 23.12.2018

Lu dans le DL du 23.12.2018


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI


 Le drapeau « Bleu, Blanc, Rage » 

« La colère est une courte folie » proclamait Horace, le sage antique. 
Mais celle qui embrase nos rues, bien qu’allant decrescendo, traîne en longueur. 
Le drapeau « Bleu, Blanc, Rage » flotte sur les derniers ronds-points. 
Quelques mesures sociales ne suffisent pas à gommer un sentiment d’injustice et de mépris qui remonte à des décennies. 
D’autant que la crainte d’un nouvel « enfumage » hante une partie du peuple.
 La confiance entre gouvernants et gouvernés ne se rétablira pas en un jour. Chacun peut le comprendre. 
Reste que l’action des « gilets jaunes », qui compte déjà dix morts à son passif, devient un dangereux fourre-tout.
 Hier, au-delà de Perpignan, des indépendantistes catalans s’unissaient au chœur des « Macron démission ». 
Étrange manière, pour des militants espagnols, de venir se mêler du ras-le-bol fiscal des Français. Manuel Valls n’est pas encore maire de Barcelone, que diable !
 Au même moment, sur la Butte Montmartre, d’autres énergumènes se réclament aussi de la cause. 
En entonnant « La Quenelle », misérable rengaine de l’antisémite Dieudonné, sur l’air du chant des Partisans.
 Ultradroite ou extrême-gauche ? Les deux, mon général.
 François Ruffin, député de la France insoumise, vante ainsi les mérites d’Étienne Chouard, inspirateur des manifs… et proche du sulfureux « national-socialiste » Alain Soral. 
Sur les « fins de mois difficiles » plane désormais l’ombre du « complot sioniste ».
 Ça ne sent pas bon, les idéologies radicales pourraient vite récupérer le mouvement désorganisé.
 À moins que les « gilets jaunes » ne décident enfin de faire ce qu’ils refusaient jusqu’alors : de la politique.

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