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jeudi 25 janvier 2018

Bal des lobbys autour du projet de loi " droit à l'erreur "


25 janvier 2018

Bal des lobbys autour du projet de loi " droit à l'erreur "

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Les députés La République en marche (LRM) aiment rappeler qu'après avoir renouvelé les visages de l'Assemblée nationale, ils souhaitent en renouveler les usages. Les Macronistes n'échappent cependant pas à certains travers de la vie parlementaire. Mardi 23  janvier, ils ont commencé l'examen du texte " Un Etat au service d'une société de confiance ", une loi hétéroclite de réforme de l'administration qui instaure, entre autres, un " droit à l'erreur " pour les citoyens et les entreprises. Or qui dit loi au périmètre vaste, dit aubaine pour les lobbies. Plus d'un millier d'amendements ont été déposés, dont des dizaines sont identiques, reproduits mot pour mot par des membres de groupes politiques différents ; la marque de fabrique d'argumentaires fournis clés en main par les représentants d'intérêts. " Il n'y a pas que du fait maison ", euphémise Stanislas Guerini, rapporteur LRM du texte.
Si les champions en la matière sont les élus Les Républicains, les " marcheurs " n'ont pas fait exception. Mardi soir, à la dernière minute, une trentaine de députés LRM ont retiré l'un de leurs amendements. Celui-ci avait été déposé symétriquement et dans des termes très proches par neuf groupes d'élus d'autres bancs politiques. Il proposait de restreindre la portée d'un article qui exclut les infractions au code de l'environnement du " droit à l'erreur ". Un amendement qui, selon nos informations, leur a été soufflé par des sections départementales de la FNSEA, principal syndicat agricole, vent debout contre la multiplication des normes environnementales.
Si ces députés LRM avaient procédé à un petit exercice de réécriture de la proposition, certains ont été moins discrets. François-Michel Lambert (LRM) a ainsi signé un amendement qui a six frères jumeaux sur d'autres bancs. Le texte " doit venir du syndicat des énergies renouvelables " peine à se souvenir le député qui " assume "d'être " nourri par les experts d'un sujet ".
" Ce n'est ni bien ni mal de procéder ainsi, le tout c'est d'avoir des propositions cohérentes par rapport au texte ", insiste le député macroniste Laurent Saint-Martin. Son collègue LRM Matthieu Orphelin a trouvé une parade : mentionner les acteurs ayant inspiré ses amendements quand c'est le cas. Tous incriminent aussi les classements sur l'activité des députés réalisés par la presse. Selon eux, ils pousseraient à multiplier les amendements pour être bien noté. Et à céder aux sirènes du copier-coller.
Manon Rescan
© Le Monde

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