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LE PONT DE LA RIVIERE KWAI
Une marche militaire, un fait historique, un roman, un film (Ulysse, le petit bonhomme de Télérama, est ravi !) et une musique, enfin une chanson que plein de monde a fredonnée
Hello le soleil brille brille brille
Hello tu reviendras bientôt
Là-bas dans ton village
Au vert cottage
Plein de chants d'oiseaux
À l’origine, nous avons une marche composée par un lieutenant anglais en 1914. Apparemment sans paroles. C’est la « Marche du colonel Bogey ».
Puis vint le roman de Pierre Boulle (Prix Sainte-Beuve 1952) qui a été porté à l’écran par David Lean en 1957, musique de Malcolm Arnold.
A la base, un fait historique de la Seconde Guerre mondiale autour duquel Boulle a articulé son récit, bien que donnant des coups de canif dans la réalité. Ce dernier « retrace la souffrance des soldats alliés prisonniers, obligés par les Japonais de construire une ligne de chemin de fer de 415 kilomètres de long pour relier la Thaïlande à la Birmanie, alors que les Japonais occupaient cette zone. Cette liaison a été surnommée « voie ferrée de la mort » car elle a coûté la vie à des dizaines de milliers de travailleurs enrôlés de force, dont 16 000 prisonniers de guerre alliés réduits en esclavage. Près d'un quart des hommes enrôlés dans ces travaux succombèrent d'épuisement et de maladies (choléra, malaria et dysenterie). Le point sensible était la construction d'un pont sur la rivière Kwai, dont la première version en bois a été terminée en octobre 1943 à Kanchanaburi ».
Maintenant, le synopsis du film : Le colonel Saïto commande un camp japonais de prisonniers de guerre en Birmanie lors de l'expansion de l'Empire japonais en Extrême-Orient. Il entend leur faire construire un pont faisant partie de la « voie ferrée de la mort » et passant sur la rivière Kwai. A cet effet, il exige que tous se mettent au travail, y compris les officiers. Le colonel britannique, Nicholson, refuse. Saïto le prend très mal et met Nicholson à l’épreuve de la résistance physique. Le Britannique ne cède point. Mais il voit aussi l'effet de la détention sur les militaires dont il est responsable ; forcés de participer à la construction du pont, ils exécutent mal ce travail volontairement et se livrent à du sabotage. Il parvient donc à un accord avec Saïto : le pont, mal conçu, sera construit sous son commandement. Bonne aubaine pour Saïto. D’autant plus que Nicholson parvient à faire travailler tout le monde, même les malades et blessés !
Pour Nicholson c’est un moyen de remettre de l'ordre chez ses subordonnés et de leur donner un sentiment positif de fierté pour le travail accompli, alors qu'ils sont vaincus et prisonniers.
Mais voilà qu’un détenu américain, Shears, réussit à s’enfuir et informe les Alliés de la construction de cet ouvrage. Les autorités décident d’envoyer un commando, avec Shears à sa tête, aux fins de plastiquer ce pont. Ce dernier vient d’être achevé et le premier convoi est attendu. Le commando installe ses explosifs et entend faire sauter pont et convoi. Nicholson aperçoit le dispositif. Il perd les pédales, oublie que la réalisation de ce pont sert l’ennemi, et… prévient Saïto. Tout cela provoque l’anéantissement du commando à l’exception d’un seul homme.
Dans la fusillade, Nicholson est mortellement blessé. Mais il recouvre in-extremis sa lucidité et se laisse tomber sur la boîte de commande juste à l’instant où le train franchit la rivière. Boum !
Et voilà pour le film.
En été 1958, alors que la France est encore sous l’effet du film et de sa musique, la chanteuse Annie Cordy, humant le bon filon, se met à interpréter la chanson (dont le parolier est...? Je ne sais pas). Extraordinaire succès. Tout le pays ou presque la fredonne. D’aucuns ont vu dans tout ça une marche triomphale pour de Gaulle, alors que les événements d’Algérie l’ont ramené au pouvoir. Pour un peu, la Cinquième République (4 octobre 1958) serait née avec Hello le soleil brille brille brille. |
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