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vendredi 22 décembre 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - LE PERE NOËL BRULE SUR LE PARVIS DE LA CATHEDRALE


HISTOIRE et MEMOIRE


J'aime l'Histoire et le Patrimoine.
   
Christian LE Moulec
22 décembre, 10:30
LE PERE NOËL BRULE SUR LE PARVIS DE LA CATHEDRALE 

23 décembre 1951 à Dijon. 


Est-ce facétie de prélats espiègles ? Même pas! En fait, durant l’année 1951, plusieurs dignitaires de l’Eglise se sont émus de l’importance croissante accordée par les familles au personnage du Père Noël. Ils dénoncent une « paganisation » inquiétante et inadmissible de la fête de la Nativité détournant ainsi l’esprit du sens chrétien de cette commémoration. A l’approche de Noël, l’excitation des ecclésiastiques redoublent. Et les voilà qui condamnent à mort, en tant qu’hérétique, le Père Noël. La sentence est exécutée. Fidèles et enfants sont conviés à assister à l’autodafé sous menace d’excommunication pour les contrevenants. 
France Soir rend compte de l’exécution : 
« Le Père Noël a été pendu hier après-midi aux grilles de la cathédrale de Dijon et brûlé publiquement sur le parvis. Cette exécution spectaculaire s’est déroulée en présence de plusieurs centaines d’enfants des patronages. Elle avait été décidée avec l’accord du clergé qui avait condamné le Père Noël comme usurpateur et hérétique. Il avait été accusé de paganiser la fête de Noël et de s’y être installé comme un coucou en prenant une place de plus en plus grande... 
Dimanche à trois heures de l’après-midi, le malheureux bonhomme à barbe blanche a payé comme beaucoup d’innocents une faute dont s’étaient rendus coupables ceux qui applaudiront à son exécution. Le feu a embrasé sa barbe et il s’est évanoui dans la fumée... » 
Cette affaire prend une dimension nationale en raison du sujet mais aussi de la personnalité politique catholique la plus connue à l’époque : le chanoine Kir, député maire de Dijon. 
Félix Kir est connu pour avoir donné son nom au kir : cocktail traditionnel de la table bourguignonne à base de crème de cassis et de vin blanc aligoté. 
A l’issue de l’autodafé, l’archevêché s’est fendu d’un communiqué : 
« Représentant tous les foyers chrétiens de la paroisse désireux de lutter contre le mensonge, 250 enfants, groupés devant la porte principale de la cathédrale de Dijon, ont brûlé le Père Noël. 
Il ne s’agissait pas d’une attraction, mais d’un geste symbolique. Le Père Noël a été sacrifié en holocauste. À la vérité, le mensonge ne peut éveiller le sentiment religieux chez l’enfant et n’est en aucune façon une méthode d’éducation. Que d’autres disent et écrivent ce qu’ils veulent et fassent du Père Noël le contrepoids du Père Fouettard. 
Pour nous, chrétiens, la fête de Noël doit rester la fête anniversaire de la naissance du Sauveur. » 
Voilà donc la ville partagée en deux camps. Même que beaucoup de catholiques n’apprécient pas du tout et estiment que les intransigeants prélats ont poussé le bouchon un peu loin. 
Placé entre le marteau et l’enclume, Félix Kir fait savoir qu’il n’a pas pris position dans cette affaire. 
Face à cette situation de malaise, les échevins décident de ressusciter le Père Noël et la mairie fit un communiqué officiel conviant les enfants à venir place de la Libération le 24 décembre car le Père Noël serait sur le toit de l’hôtel de ville à 18 heures. 
De ce jour est née la tradition locale qui veut que chaque année le Père Noël fasse, sous les projecteurs, son apparition au sommet de la tour Philippe le Bon puis descende en rappel dans la cour.
LE PERE NOËL BRULE SUR LE PARVIS DE LA CATHEDRALE
23 décembre 1951 à Dijon.
Est-ce facétie de préla...

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