Chère lectrice, cher lecteur,
On aurait tort de croire que les faiseurs de Suisses, armés d’un zèle patriotique redoutable, n’exercent qu’outre-Sarine. Il s’en trouve aussi à Nyon, dans le canton de Vaud. C’est ce que révèle l’édifiante histoire d’un Italien de 45 ans, né à Genève, père de famille, directeur d’entreprise et propriétaire. Son intégration n’a pas pesé lourd face à la Commission des naturalisations de la municipalité nyonnaise, qui l’a recalé, estimant ses connaissances civiques insuffisantes.
C’est aussi l’histoire d’un système où les communes sont reines, où l’arbitraire s’invite, où l’égalité de traitement n’est pas respectée. Où des municipaux et des conseillers communaux s’érigent en juges d’une prétendue «suissitude» AOC, un label dont ils seraient les seuls dépositaires.
– Laure Lugon,
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