L'ECONOMIE
mardi 30 mai 2017
Bruxelles autorise la refonte du nucléaire français |
Sigle d’Areva. PATRICK KOVARIK, JOHN MACDOUGALL / AFP
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Avec le feu vert de Bruxelles donné lundi, l’activité réacteurs d’Areva va pouvoir passer dans le giron d’EDF, actant une nouvelle étape de la recomposition de la filière nucléaire française et le recentrage d’Areva sur le cycle du combustible. La Commission européenne a autorisé la reprise par l’électricien français EDF de la majorité d’Areva NP, la division réacteurs nucléaires de son compatriote en difficulté. « L’opération ne[soulèvera] pas de problèmes de concurrence », écrit dans un communiqué la Commission, qui avait été saisie du dossier en avril dernier. Contrôlé par l’Etat français, EDF va ainsi racheter de 51 à 75 % d’Areva NP (rebaptisée New NP), valorisée en totalité à 2,5 milliards d’euros. La finalisation de l’opération est prévue d’ici la fin de l’année. Areva NP regroupe notamment des activités de conception et de fourniture de réacteurs nucléaires, ainsi que de services aux centrales en exploitation. En revanche, le projet en cours de construction de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande, qui connaît de nombreux déboires, restera pour sa part dans une entité distincte, toujours sous la responsabilité d’Areva. En récupérant Areva NP, EDF, « plus gros exploitant de centrales nucléaires dans l’UE », rappelle la Commission, avec les 58 réacteurs français, deviendra le chef de file de la filière nucléaire française.
EDF a aussi déjà créé une nouvelle filiale d’ingénierie, baptisée Edvance, spécialisée dans la conception et la réalisation des îlots nucléaires des centrales, pour rapprocher son activité d’ingénierie avec celle d’Areva NP. L’objectif est de permettre à la filière française d’être « plus compétitive »face aux concurrents étrangers mais aussi « plus performante » dans la construction de nouvelles centrales, selon le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. D’autres investisseurs devraient participer au tour de table. Le groupe de conseil en ingénierie Assystem s’est dit intéressé pour prendre une participation de 5 % dans Areva NP pour 125 millions d’euros, tandis que le japonais MHI pourrait en acquérir 15 %, assurait fin avril le quotidien économique nippon Nikkei. Areva « se réjouit » de la décision de la Commission, a réagi auprès de l’AFP un porte-parole du groupe, qui estime que c’est « un nouveau jalon important » dans sa restructuration. Cette opération s’inscrit dans le cadre du plan de sauvetage d’Areva, ex-fleuron français de l’atome mais qui s’est retrouvé en grande difficulté financière, du fait de choix stratégiques hasardeux dans un marché du nucléaire morose depuis la catastrophe de Fukushima en 2011. Pour sauver le groupe, l’Etat français, son actionnaire à plus de 86 %, a décidé de le recentrer sur le cycle du combustible – de l’extraction d’uranium au traitement des déchets et au démantèlement des centrales. Le 10 janvier, la Commission européenne avait approuvé le principe de ce plan, autorisant aussi l’Etat français à contribuer à hauteur de 4,5 milliards d’euros à des augmentations de capital d’un total de 5 milliards d’euros. Bruxelles avait toutefois assorti son aval de deux conditions : d’une part, l’autorisation de la cession d’Areva NP à EDF – condition levée ce lundi – et, d’autre part, la conclusion positive des essais en cours pour démontrer la conformité de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (nord-ouest de la France), dont l’acier présente une concentration excessive en carbone susceptible d’amoindrir sa résistance.
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Croissance révisée à la hausse. L’Insee a révisé mardi à la hausse la croissance pour le premier trimestre, relevant son chiffre de 0,1 point à + 0,4 %, dans sa deuxième estimation du produit intérieur brut (PIB). Cette révision est due notamment à un investissement plus dynamique que constaté lors de la première estimation : il a progressé dans l’ensemble de 1,2 %, alors que, jusqu’alors, sa hausse était estimée à + 0,9 %. Au trimestre précédent, le PIB avait augmenté de 0,5 %. Et pour le deuxième trimestre, aussi bien l’Insee que la Banque de France anticipent de nouveau une croissance de 0,5 %. Dans le détail, l’institut statistique a revu à la hausse son chiffre pour l’investissement des entreprises, à + 1,9 %, contre + 1,3 % annoncé auparavant. L’investissement des ménages a, pour sa part, progressé de 1 %, contre 0,9 % indiqué auparavant. Les dépenses de consommation des ménages ont pour leur part ralenti, n’augmentant que de 0,1 %, comme annoncé précédemment, contre 0,6 % au trimestre précédent. Le moral des ménages s’est amélioré au mois de mai après quatre mois de stabilité, pour atteindre son plus haut niveau depuis août 2007, a annoncé mardi l’Insee dans un communiqué. De fait, en raison notamment de cette révision, l’acquis de croissance – c’est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l’activité ne progressait pas sur les trois prochains trimestres – est revu à la hausse, à 0,9 %, contre 0,7 % auparavant.
Délai supplémentaire pour Tati. Le tribunal de commerce de Bobigny, qui devait examiner lundi les offres de reprise de Tati et de trois autres enseignes d’Eram, avec en jeu le sort de plus de 1 700 emplois, a renvoyé le dossier au 19 juin, à la demande du CE de Tati, pour que les repreneurs améliorent leurs offres.
Code du travail : les sujets de la concertation précisés la semaine prochaine. Le premier ministre, Edouard Philippe, terminait lundi de recevoir les principaux leaders syndicaux et patronaux sur la réforme du code du travail, qui fera l’objet la semaine prochaine d’un « document de travail » pour cadrer la concertation prévue cet été sur le fond du dossier.
Nouveau recul de la consommation au Japon, mais chômage au plus bas.La consommation des ménages japonais, qui échoue à tirer l’économie nippone, a encore baissé en avril, de 1,4 % sur un an. Il s’agit du 14e recul mensuel d’affilée pour les dépenses des foyers de deux personnes ou plus, selon des statistiques annoncées mardi par le gouvernement. Du côté de l’emploi, le Japon est premier de la classe : avec un taux qui plafonne à 2,8 % de la population active en avril (comme en février et mars), il traverse une période qu’il n’avait pas connue si favorable depuis des lustres. Le mois dernier, le taux de chômage masculin est remonté de 0,1 point à 2,9 % et celui des femmes a au contraire reflué d’autant à 2,6 %.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Le succès de l’argent mobile africain pourrait devenir mondial |
M-Pesa est la plate-forme de paiement par mobile la plus populaire du Kenya. FLICKR / CESAR HARADA
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M-Pesa, le système d’argent mobile, qui permet aux abonnés d’envoyer du liquide à d’autres utilisateurs de téléphones portables par SMS, s’est beaucoup développé depuis son lancement en 2007. Le service, développé par le plus grand opérateur de téléphonie du Kenya, Safaricom, permet à près de 30 millions de personnes de payer quotidiennement pour des biens et services, d’accéder à des prêts et d’envoyer de l’argent dans le monde entier. Ce service s’est étendu à 10 pays, dont l’Egypte et la Roumanie, remarque Quartz. Deux développements récents sont des moteurs pour l’avenir de M-Pesa. Le premier est que les régulateurs du Kenya ont convaincu les concurrents locaux en matière d’argent mobile de faciliter l’interopérabilité entre les systèmes. Même si Safaricom domine à 70 % le marché, cela veut dire qu’il sera plus soumis à la concurrence. Le deuxième développement est l’annonce par la société anglaise Vodafone Group qu’elle a transféré sa part de 35 % dans Safaricom dans sa filiale sud-africaine, Vodacom. Cela veut dire que Safaricom pourra viser une stratégie plus panafricaine, à travers M-Pesa. Si d’autres régulateurs africains suivent les résolutions des autorités kényanes et permettent des transactions commerciales et transfrontalières peu coûteuses entre les principaux réseaux mobiles africains, y compris MTN Mobile Money, Orange Money et Airtel Money, la banque locale et le marché international des envois de fonds pourraient être complètement transformés par M-Pesa. L’interopérabilité, la concurrence panafricaine et des marchés ouverts conduiront en quelques années plusieurs secteurs de la technologie africaine et des entreprises locales à prendre une avance mondiale durable dans l’argent mobile.
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Etudes & documents |
Evaluation des actions publiques en faveur de la mixité des métiers. Alors que femmes et hommes sont aujourd’hui à parts quasi égales dans la population active, peu de métiers sont mixtes : seuls 15,5 % des travailleurs exercent un métier présentant une répartition femmes-hommes équilibrée, située entre 40 et 60 %. Un rapport, remis en avril 2017, fait état des progrès très lents vers la mixité des métiers. Si l’objectif s’est affirmé progressivement, il reste peu mobilisateur et aujourd’hui limité de fait à la promotion de l’accès des femmes à des fonctions traditionnellement masculines. En outre, les actions publiques et privées conduites en faveur de la mixité, nombreuses et variées, apparaissent souvent trop ponctuelles pour produire un effet systémique. C’est pourquoi une mission, confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), l’Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche (IGAENR), avec le concours du SGMAP, préconise plusieurs axes pour renforcer la mixité.
L’Egypte, un marché aux atouts multiples. Avec un potentiel de 100 millions d’habitants à l’horizon de 2020 et un positionnement stratégique exceptionnel au carrefour de trois continents et de deux mers, sur la route des flux commerciaux de la région avec le canal de Suez, l’Egypte dispose d’atouts exceptionnels. Influente dans le monde arabe et en Afrique, l’Egypte se trouve désormais au cœur d’une zone de libre-échange élargie, à la suite de la fusion, en juin 2015, du marché commun pour l’Afrique de l’Est et du Sud (Comesa), de la communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Un marché d’avenir.
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