- Les attentats de Manchester (Angleterre) et de Minya (Egypte), tous deux revendiqués par l’organisation Etat islamique (EI), ont replacé la Libye sur le devant de la scène. Minée par les tensions tribales, rongée par les tiraillements politiques entre autorités rivales – le maréchal Khalifa Haftar d’un côté, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), Faïez Sarraj de l’autre, dirigeant du gouvernement d’« union nationale » – elle attire de nouveau tous les regards. Voice of America
- En l’absence d’un environnement institutionnel et sécuritaire stable, le pays du Maghreb, dirigé jusqu’en 2011 d’une main de fer par le « Guide » Mouammar Kadhafi, s’est peu à peu laissé gagner par le chaos. Lequel, à son tour, fait le lit de divers groupes djihadistes à l’origine de violences répétées contre les coptes (les chrétiens égyptiens). The Daily Sabah
- En étroite coordination avec l’ANL, l’aviation égyptienne a d’ailleurs mené, ces derniers jours, plusieurs raids aériens en représailles à l’attaque de Minya, supposément fomentée sur le sol libyen. Sa cible ? La ville côtière de Derna, ancienne capitale de la Cyrénaïque (Est). Al-Arabiya, The Libya Herald
- Sur place, le Conseil de la choura, sorte d’assemblée consultative, a condamné ces bombardements, qualifiés de « crimes de guerre », et assuré qu’elle n’avait en aucune façon participé au massacre perpétré en Moyenne-Egypte. Les autorités du Caire, de leur côté, ont défendu leur position auprès des Nations unies, arguant qu’elles agissaient en situation de « légitime défense ». Middle East Eye,Africanews
- Dans un entretien à une chaîne de télévision égyptienne, le député Mortada Mansour, réputé pour son franc-parler (il avait qualifié le 25 janvier 2011, date du déclenchement du soulèvement anti-Moubarak, de « pire journée dans l’histoire de l’Egypte »), a estimé que bombarder Derna était une erreur. Pour lui, il serait préférable d’« annihiler Misrata (Ouest) et ceux qui la peuplent », car c’est de là que viennent « tous les terroristes libyens ». The Libya Observer
- Comment la Libye s’est-elle, en quelques années seulement, muée en un « Etat failli » ? Pour Zineb Abdessadok, d’Al-Jazira, cela tient au délitement continu de l’appareil étatique qui, naguère, contrôlait les trafics d’armes, de drogue, de pétrole… La crise des migrants n’a fait qu’ajouter au mouvement de désintégration du pays.
- Spécialiste de l’Afrique du Nord et des questions de terrorisme, l’analyste Alia Brahimi ne dit pas autre chose. A l’en croire, ce qui se passe actuellement repose sur une conjonction de facteurs : la faiblesse des autorités centrales, le vide sécuritaire, la corruption, la stagnation de l’économie et la montée en puissance de milices violentes, qui ne rendent compte à personne. Autant de problèmes qui, si l’Occident n’y prend pas garde, pourraient devenir les siens, conclut-elle. The Guardian
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