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mercredi 27 juillet 2016

Terrorisme: assez de barbarie et d’instrumentalisations dégoûtantes

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Chroniques Latines

Les chroniques Latines de Jean Ortiz portent un regard loin des clichés sur les luttes de libération du continent sud-américains... Toujours un oeil vif sur l'Espagne et les enjeux sous-jacents du quotidien...
                  
AFP
Jean Ortiz 

Terrorisme: assez de barbarie et d’instrumentalisations dégoûtantes

Des « barbares » ont à nouveau frappé avec sadisme, haine des valeurs humanistes (souvent assimilées par eux à « l’Occident » « honni, mécréant, dominateur »), avec bestialité et fanatisme. Marquons et respectons le recueillement ,  l’émotion, mais n’abdiquons surtout pas la nécessité  de la  raison et du sang-froid. Essayons contre vents et marées d’expliquer ces basculements horribles, ces fêlures sociales et humaines incommensurables. Sinon, l’on doit craindre le pire, les instrumentalisations fratricides, fascisantes, la « guerre des civilisations », la loi du talion.
N’abdiquons surtout pas la nécessité de comprendre, (ce qui ne signifie pas justifier l’injustifiable) ; de comprendre le pourquoi de cette négation de l’autre, de cette sanglante spirale, de cet « engagement » de quelques-uns, de plus en plus nombreux, dans un « islamisme » supposé « rédempteur » . Ne renonçons pas à tenter l’analyse des causes de cette horreur qui s’installe, et que l’on ne saurait assimiler à l’Islam. Ce serait la porte ouverte à une déflagration générale...
Ceci dit, les « monstres », ces hommes, ces jeunes que l’on a fanatisés, « déshumanisés », ne tombent pas du ciel. Ils sont des hommes criminellement aveuglés, mais des hommes. Des jeunes « loups », mais des jeunes, hier à la dérive, et qui trouvent dans Daesh un accomplissement sauvage.
Gardons raison. Oui la raison et la dignité, la fraternité, la volonté de recréer du lien, de la solidarité, du partage, de l’humain, dans une société ravagée par la loi du fric roi, le libéralisme, la guerre de tous contre tous... Oui la raison. Seule la réflexion et l’action « à froid », multiforme, sans concession aucune à ces « monstres » que notre société contribue à créer, pourront venir à bout (et ce sera long) de ces tumeurs mortelles et du terreau qui les produit. Pour réenchanter le « vivre ensemble », il faudra du temps, du temps pour remettre la société et le monde à l’endroit. Mais indiquons vite le cap...
Est-il vrai que les « représailles », les frappes aériennes de MM.Valls et Hollande, le 19 juillet 2016, sur le village syrien de TOKHAR MAMBIT, ont fait 164 victimes civiles, femmes et enfants ? La vengeance porte en elle plus de morts, plus de sang d’innocents, plus de haine... Qu’avons nous à faire en Syrie, en Irak, en Lybie ? Nous avons tout à y perdre. Chacun de nos bombardements multiplie les terroristes. Le retrait des troupes, la fin des bombardements, seraient plus efficaces que le véritable état de siège proposé à Paris par la caste politico journalistique en treillis, que le « tout sécuritaire », alors que des milliers de postes de policiers, d’agents de la sécurité, ont été supprimés, que les services publics sont sinistrés, que l’on a laissé pourrir la situation pour mieux en tirer parti...
Une nouvelle fois, les médias dominants chauffent l’opinion publique à la recherche de tout ce qui peut faire monter l’audimat , sans retenue... Pas d’étonnement ! Aucun communiste ni PG ni FG ne sont invités dans ces « tables rondes » guerrières qui puent la présidentielle et la charogne. Elles exacerbent un climat déjà fort anxiogène, dangereux, irrespirable ; pour « vendre », pour blinder leur système. J’ai entendu cette nuit en boucle l’amalgame qu’ils et elles affectionnent tant « terrorisme =gauchisme= romantisme révolutionnaire ». Ils nous mènent la guerre. A nous aussi. La guerre de classe. Les « terroristes », si on titille ces « chiens de garde », ne sont pas à leurs yeux que les « islamistes »... Ils donnent, de Sarko à Estrosi en passant par le clan des « hollandais », une image repoussoir de la politique. Ils affaiblissent ainsi le terrain de la riposte.

Jeter les peuples et les hommes, les femmes, les uns contre les autres, c’est le piège qui nous est tendu. La surenchère dégueulasse, sans scrupules, donne la nausée, chauffe l’opinion publique jusqu’à lui faire perdre (ce n’est pas gagné) toute raison, tout sang froid. Tout fait ventre politicien. Ils et elles hurlent à « l’union nationale », autre piège mortel, attentatoire à des libertés déjà bien malmenées. Autre bâillon !
Face à tous les « monstres », aux anciens et nouveaux « barbares », seul « l’humain », seules les valeurs humanistes, la conquête d’une société et d’un monde de tous et pour tous, assureront demain la paix et la sécurité. Ils n’en veulent pas. Nous le savions. Raison de plus pour redoubler d’efforts.

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