Tract NPA 86
Non à l’État d'urgence permanent
À la suite des terribles attentats parisiens du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, le président Hollande a décrété l’État d'urgence.
Le gouvernement a profité de l'émotion suscitée par ces crimes odieux pour décréter l'état d'urgence. Au nom de la lutte contre Daesh, Hollande, Valls, Le Drian et Cazeneuve ont décidé - entre autres - de limiter drastiquement les libertés des citoyens (interdictions de manifester), de continuer les guerres impérialistes (la France est toujours présente au Mali et en Centrafrique, et bombarde des villes syriennes, dont Raqqa, qui compte près de 200.000 hab. - on imagine bien qu'il y a de nombreuses victimes civiles). Ces mesures ne permettront en aucun cas de mettre un terme aux actions criminelles de Daesh.
L’ « État islamique » qui téléguide les auteurs des attentats en France et ailleurs, fait régner la terreur sur les territoires qu’il occupe, empêchant toute manifestation démocratique ou tout élément d’organisation des
travailleuses et travailleurs, et réduisant les femmes, en particulier, à l’esclavage. Le NPA est farouchement pour sa disparition. Seules des mesures politiques permettront d'inverser la tendance. Il faut stopper les relations diplomatiques avec les monarchies du golfe qui soutiennent plus ou moins officiellement Daesh ainsi qu'avec la Turquie. Notre soutien doit aller en particulier aux combattant-e-s kurdes et à l’Armée syrienne libre, qui sont les principales victimes des frappes russes ou turques, et de Daesh.
Alors que le FN vient de réaliser un score historique aux régionales et que ses idées gagnent partout du terrain, Hollande reprend à son compte l'une des plus abjectes : la déchéance de la nationalité.
Il propose en effet que cette mesure soit intégrée dans la Constitution – ce qui nécessite le vote des 3/5ème des parlementaires – pour les bi-nationaux qui participent à des actes terroristes contre la France.
Rappelons d'abord que cette mesure ne vise qu'à flatter l'électorat lepéniste, tout en surfant sur la vague d'émotion qui paralyse la société. En effet, la déchéance de la nationalité ne permettra en rien de lutter contre le
terrorisme (même les juges anti-terroristes l'affirment et préfèrent que les terroristes soient sous contrôle plutôt qu'envoyés dans la nature). Hollande joue simplement sa réélection sur le terrain du sécuritaire, lui qui a délaissé depuis le début le terrain du social et de l'écologie pour le bonheur des patrons et des banquiers.
Nous condamnons cet apprenti sorcier en sachant que l'originale est souvent préférée à la copie et que c'est la politique du gouvernement qui fait monter l'extrême-droite.
Inverser la tendance.
Différents appels ont été lancés pour dire non à l’État d'urgence ou pour mettre en échec la déchéance de la nationalité. Le NPA milite pour que ces appels convergent et qu'une mobilisation nationale se mette en place, le plus largement possible.
Le sécuritaire ne règlera rien.
C'est ensemble que nous pouvons inverser la tendance, avec une vraie politique de gauche, pour augmenter les salaires, contre la casse du code du travail, pour renforcer les services publics d'éducation, de santé, de transports, et leurs donner d'autres contenus d'émancipation, d'écologie, de gratuité.
C'est en œuvrant au rassemblement des forces opposées à la politique sécuritaire et belliqueuse du gouvernement dans la rue, et en continuant de construire une alternative anticapitaliste, que nous pourrons changer la donne. C'est possible, alors allons-y !
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