•En ce début d’année 2016, le gouvernement Hollande-Valls est en crise, isolé, rejeté par l’immense majorité. Le parti du président est au bord de l’implosion.
Pourtant, ce même gouvernement porte des coups extrêmement brutaux contre les droits ouvriers et les conquêtes de la démocratie.
En ce mois de janvier, où les prix flambent, il met en place la réforme du collège, impose les fusions des communes, accélère la privatisation de La Poste et de l’EDF, s’attaque aux garanties statutaires des personnels de la fonction publique.
Et, à l’ombre de l’état d’urgence, le 6 janvier, la ministre du Travail El Khomri, s’appuyant notamment sur le rapport de la commission Badinter, vient d’annoncer un projet de « loi travail ».
François Hollande, en personne, le présentera le 18 janvier.
Personne n’en parle, et pourtant, ce qui est en jeu, ce n’est ni plus ni moins que l’architecture de tous les droits ouvriers chèrement acquis par des décennies de combat ouvrier. Cela, en application des exigences de l’Union européenne.
Personne n’en parle, et pourtant : ce projet de loi intègre tout à la fois la destruction du Code du travail, l’individualisation des relations de travail par le compte personnel d’activité (CPA), la fusion-destruction des conventions collectives, le développement du travail précaire.
Personne n’en parle : comment est-il possible qu’une attaque majeure contre le Code du travail soit passée sous silence ?
•Comment est-il possible que ce gouvernement puisse ainsi poursuivre son œuvre de destruction ?
N’est-ce pas parce que sa légitimité n’est remise en cause par aucun des partis politiques institutionnels, tous respectueux des institutions de la Ve République ? N’est-ce pas parce que tous acceptent et respectent le cadre de l’Union européenne, de ses institutions et de ses traités ?
Il règne dans ce pays un climat d’union nationale.
L’état d’urgence, décrété par François Hollande et Manuel Valls en Conseil des ministres, a été voté quasi unanimement par l’Assemblée nationale et le Sénat. Les représentants de tous les groupes politiques au Parlement ont contresigné une déclaration commune appelant à l’union nationale.
Jean-Pierre Raffarin, des Républicains, se prononce pour une union nationale pour un pacte pour l’emploi. Jean-Christophe Cambadélis se félicite que la proposition de déchéance de la nationalité de François Hollande permette d’ouvrir la perspective de l’union nationale.
Tous les partis qui ont lié leur sort à l’Union européenne viennent au secours des institutions en crise.
•Des voix s’élèvent pour regretter que la réforme constitutionnelle annoncée par le président de la République soit « imposée sans débat ». Est-ce bien le problème ? Ce qui est en jeu en réalité, c’est un nouveau renforcement du caractère antidémocratique de la Ve République née du coup d’Etat de De Gaulle en 1958.
Ces modifications opèrent un glissement du régime vers le totalitarisme
En 1969, le même général de Gaulle a cherché à instituer le corporatisme par l’intégration des organisations syndicales au Sénat. Le mouvement ouvrier lui a infligé une défaite. En 1982, François Mitterrand, qui s’est coulé dans le moule des institutions réactionnaires (après avoir dénoncé en elles le coup d’Etat permanent), a remis en cause la loi du 11 février 1950 sur la libre négociation, ouvert la parenthèse de la rigueur (qui ne s’est jamais refermée) et imposé les lois Auroux.
En 2008, la loi sur le « dialogue social » a institutionnalisé la remise en cause de la libre administration des organisations syndicales. C’est au nom de ce « dialogue social » que le gouvernement, dans tous les domaines, fait pression sur les organisations syndicales pour qu’elles s’associent à la mise en œuvre des contre-réformes, notamment par la participation aux groupes de travail.
En ce début 2016, les lois NOTRe et MAPTAM portent un nouveau coup à la libre administration des communes. Et à chaque étape, les liens de subordination à l’Union européenne sont renforcés.
Tous les replâtrages de la Ve République ne feront que renforcer son caractère réactionnaire antidémocratique.
Ces institutions doivent être balayées pour que soit établie la démocratie. Elles doivent être balayées pour en finir avec la Ve République et pour qu’une Assemblée constituante souveraine, rompant les liens de subordination à l’Union européenne, puisse prendre les mesures d’urgence de sauvegarde des intérêts du peuple travailleur. Elles doivent être balayées pour que puisse être reconquise la Sécurité sociale de 1945, pour que soient renationalisées les entreprises publiques, pour que les prix soient bloqués, pour que soit rétablie la libre administration des communes.
Elles doivent et ne pourront être balayées que par le mouvement de millions de travailleurs. Entraînant l’ensemble des couches des villes et des campagnes, il ouvrira cette issue.
Toute la situation appelle un mouvement d’ensemble contre la politique du gouvernement.
La presse patronale s’inquiète que les grèves de l’année 2015 aient été plus longues et aient entraîné un nombre plus important de travailleurs. Le gouvernement, lui, multiplie les groupes de travail pour chercher à associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de ses plans.
Mais cette politique suscite un débat grandissant dans le mouvement ouvrier en faveur de l’indépendance. Dans tous les secteurs, dans la fonction publique, chez les hospitaliers, les territoriaux, chez les enseignants, partout, contre la politique de dislocation des journées d’action, de division, grandit une même aspiration au combat uni contre le gouvernement.
• Le POID, parti de lutte de classe, affirme qu’en toutes circonstances, l’unité sur toute position ou action conformes aux intérêts des travailleurs et des jeunes est indispensable.
C’est pourquoi, il soutient toute initiative d’unité allant dans le sens du rassemblement le plus large pour la lutte contre ce gouvernement.
•Le POID informe que de larges secteurs du mouvement ouvrier indien ont proposé la tenue d’une conférence mondiale contre la guerre et l’exploitation et le travail précaire à Mumbai. Il prendra part, avec d’autres, à sa préparation.
•Pour ces combats, pour organiser l’échange entre les travailleurs, le bureau national du POID invite à faire connaître dans toutes les villes et les entreprises l’hebdomadaire ouvrier La Tribune des travailleurs. Il vous invite à y contribuer par vos informations, vos réflexions.
•Le POID propose à tous ceux qui partagent ces objectifs de se retrouver pour construire ensemble un parti indépendant, un parti internationaliste, un parti pour le socialisme, la République et la démocratie.
Samedi 9 janvier 2016, 17 heures
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