SANS PRÉAVIS
Paris face au défi de l'hébergement des migrants
Migrants: à Paris aussi les autorités sont confrontées aux problèmes d'hébergement
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MIGRANTS - Il n'y a pas qu'à Calais que l'afflux de migrants défie les autorités. Paris est en effet un point de passage sur la route de ceux qui rêvent d'atteindre l'Angleterre. Et comme à Calais, la capitale est régulièrement confrontée à des difficultés, notamment en termes d'hébergement. Des camps qui font de Paris "l'arrière-cour de Calais", selon Pierre Henry, directeur général de France terre d'asile.
Dernier exemple en date vendredi 31 juillet quand une centaine de migrants a investiun lycée désaffecté dans l'est de Paris et improvisé un centre d'accueil.
Après avoir envahi les locaux de l'association féministe Ni putes ni soumises (NPNS) pendant 24 heures, les migrants sont installés depuis dans cette annexe du lycée Jean-Quarré dans le XIXe arrondissement, qui ne sert plus que ponctuellement pour des activités extra-scolaires. Une solution d'hébergement que certains, migrants comme militants associatifs, aimeraient voir pérenniser.
Les évacuations se multiplient
Mais du côté de la mairie de Paris, la réponse est ferme, hors de question de céder à la pression: "On va leur demander de partir, on réfléchit au fait de faire intervenir les forces de police". "Ce n'est pas en envahissant un équipement public qu'on trouve de l'hébergement", explique le cabinet du maire. "C'est un mode d'action totalement inadmissible et illégal" alors que la Ville rappelle avoir créé 1300 places pour l'hébergement des réfugiés depuis deux mois.
Car depuis début juin, les évacuations de campements de migrants se multiplient dans le nord de Paris. Il y a eu celle du campement de La Chapelle le 2 juin, de la caserne de Château-Landon le 11 juin, puis du Jardin d'Eole le 19 juin suivie de l'esplanade de la Halle Pajol le 9 juillet. Vingt jours plus tard, c'est également rue Pajol que les autorités ont procédé a un démantèlement. Selon la mairie, il y a bien des propositions de relogement pour les clandestins, le temps d'examiner leur demande d'asile mais de nouveaux arrivants se réinstallent souvent dans la foulée des expulsions.
21 centres d'hébergement à Paris et sa région
Le préfet de Paris et d'Ile-de-France a ainsi tenu le 24 juillet une conférence de presse pour expliquer que les autorités avaient "tendu la main" à 1020 migrants depuis la première évacuation du 2 juin. Ces migrants ont reçu des propositions d'hébergement d'urgence, une "mise à l'abri" d'un mois minimum en général, dans 21 centres de Paris et de la région. 623 de ces migrants étaient hébergés au 21 juillet dans le cadre du dispositif d'urgence. Près de 350 autres sont accueillis en centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) ou "sortis du dispositif" volontairement.
En revanche, le nombre total de migrants sur Paris n'a pas été précisé.
Le préfet a par ailleurs indiqué au cours de cette conférence de presse que le campement Quai d'Austerlitz près de la Cité de la mode dans le XIIIe arrondissement serait évacué "le plus tôt possible" "au cours de l'été". Alors que quelque 300 personnes y vivent, le préfet a assuré ne pas manquer de places en centres d'hébergement.
Inquiétudes autour du camp de #migrants d'#Austerlitz qui vit dans la crainte de l'expulsion france24.com/fr/20150615-mi …
Remous à gauche
Politiquement, cette situation dans la capitale a provoqué des remous à plusieurs reprises. La volonté du gouvernement de ne pas laisser se multiplier les campements illégaux à Paris a parfois donné lieu à des évacuations musclées. Des interventions policières qui rappellent celles de sans-papiers de l'église Saint-Bernard de la Chapelle en 1996 et qui ont fortement déplu à certains militants et à la gauche de la gauche.
Le 10 juin, Cécile Duflot avait publié une lettre ouverte dans Le Monde, adressée à François Hollande, dans laquelle elle dénonçait un "Waterloo moral" de la politique vis-à-vis des migrants. La politique du gouvernement "en matière de migrations est ferme, juste et humaine", avait rétorqué le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, ajoutant que "personne n'imagine qu'il y ait un nouveau Sangatte dans Paris".
Ecartelée entre la nécessité de ne pas laisser fleurir des campements illégaux et la volonté d'offrir un accueil digne de ce nom à des populations vulnérables, la Mairie de Paris a quant à elle proposé une solution concrète: l'ouverture d'un centre d'accueil transitoire où les migrants pourraient décider s'ils veulent ou non demander l'asile en France. La localisation, le format et le mode de gestion de ce centre "sont à l'étude".
La suite ici ---->http://www.huffingtonpost.fr/2015/08/02/migrants-paris-autorites-associations-confrontes-probleme-hebergement_Lire aussi :
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