| G7 chargé à Dresde, la Grèce en toile de fond |
Ministres des finances et banquiers centraux du G7 discutent dans la capitale saxonne jeudi de la croissance mondiale et de l'harmonisation fiscale mais ce sont aussi deux absents, la Grèce et la Chine, qui occupent pensées et débats. La manifestation se veut aussi un brainstormingavant le sommet du G7 des chefs d'Etat et de gouvernement les 7 et 8 juin en Bavière. La présidence allemande a beau insister sur le fait que le dossier grec n'est pas à l'agenda – les Grecs ne sont pas représentés –, beaucoup des acteurs-clés sont là, dont la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI) Christine Lagarde, et le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. Le sujet est dans toutes les têtes, alors que le gouvernement grec a fait état mercredi d'une ébauche d'accord avec ses créanciers, avant de s'attirer une rafale de démentis. Mme Lagarde a ainsi lancé jeudi qu'il restait "beaucoup de travail à faire" et qu'il n'y avait pour l'instant pas de "résultat ferme" des négociations. Elle a aussi balayé les critiques d'Athènes, qui reproche au FMI de compliquer les discussions, assurant que son organisation travaillait "de manière équilibrée et respectueuse". Le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble avait déjà jugé hier soir que les négociations "n'avaient pas encore beaucoup avancé". Les partenaires non Européens du G7 s'impatientent eux aussi... (Lire l'article de Cécile Ducourtieux : "Grèce : le compte à rebours a commencé".) |
| Les moyens de rendre la croissance plus pérenne seront aussi au menu des discussions, que Berlin souhaite "ouvertes" et informelles. Les sujets plus d'actualité, comme l'Ukraine et sa situation financière, ou une possible aide financière au Népal sinistré, devraient être abordés formellement lors d'une séance de travail vendredi matin. Devrait y avoir sa place aussi le positionnement des partenaires sur la nouvelle banque d'investissement mise sur pied par la Chine, à laquelle les Européens du G7 veulent participer mais pas Washington, et la question de la devise chinoise, dont Pékin aimerait qu'elle rejoigne le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. |
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| Rebond inégalement réparti des prix des logements anciens |
Les prix des logements anciens ont augmenté de 0,3 % au premier trimestre en France, une hausse qui interrompt un mouvement de baisse entamé à l'automne 2011, selon la première estimation de l'indice Notaires-Insee publié jeudi. Sur un an, ils reculent de 1,9 %, après une autre baisse de 2,5 % au quatrième trimestre 2014. Cette légère reprise est due aux prix des seules maisons (+ 0,6 % après – 1,6 % au quatrième trimestre) alors que ceux des appartements se sont repliés de 0,2 % (après – 0,8 %). En Ile-de-France, la baisse des prix des logements anciens s'est poursuivie quasiment au même rythme que ces deux dernières années (– 0,4 % sur le trimestre, – 2,1 % sur un an), alors que la province a enregistré un rebond (+ 0,6 %) après sa forte baisse du quatrième trimestre (– 1,5 %). A Paris, le recul est de 0,7 % sur le trimestre et de 2,9 % sur un an. (Lire l'article d'Isabelle Rey-Lefebvre.) |
| En baisse depuis trois trimestres, le volume annuel de transactions réalisées au cours des douze derniers mois se stabilise : il est estimé à 698 000, contre 691 000 à la fin de 2014. Son recul sur un an est de 4,6 %. |
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| Epreuve de force à l'AP-HP |
| La colère s'amplifie à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) contre le projet de réforme des 35 heures du directeur général, Martin Hirsch, avec une nouvelle journée de mobilisation, jeudi, à l'appel des syndicats qui en réclament le "retrait pur et simple". Après une réunion avortée, mardi, avec Martin Hirsch, l'intersyndicale a appelé les agents de l'AP-HP à une grève "massive", une semaine après la première, et prévu un nouveau rassemblement devant le siège de l'AP-HP à partir de 11 heures. La grève du 21 mai avait été suivie par 50 % des agents, selon les syndicats, 34 %, selon la direction. |
Des négociations sur le projet de réorganisation du temps de travail des 75 000 personnels (hors médecins) des 38 hôpitaux de l'AP-HP avaient été initialement envisagées ce jeudi. Pour le patron de l'AP-HP, une réorganisation s'impose pour s'adapter aux nouveaux modes de prise en charge (avec le développement de la chirurgie ambulatoire notamment), améliorer les conditions de travail et préserver plus de 4 000 postes. Une réforme permettrait d'économiser 20 millions d'euros, selon l'AP-HP. Mais les syndicats, s'ils admettent l'idée de revoir l'organisation du travail, refusent que ce soit au prix de nouvelles réductions de moyens. |
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| Rallonges budgétaires pour la défense |
| La commission de la défense de l'Assemblée nationale a adopté mercredi soir l'actualisation de la loi de programmation militaire 2014-2019, qui traduit l'augmentation des moyens financiers des armées décidée en avril par François Hollande. Le budget de la défense (31,4 milliards d'euros en 2015) va bénéficier de 3,8 milliards d'euros supplémentaires entre 2016 et 2019, selon ce projet de loi défendu par le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, qui actualise la loi de programmation militaire votée en 2013 et reprend les arbitrages rendus le 29 avril par le président de la République. |
| Cette rallonge budgétaire, destinée à assumer la lutte contre le terrorisme, devrait permettre d'accorder plus de moyens à la cyberdéfense, à l'aéronautique (besoin d'hélicoptères de transport NH-90, de combat Tigre, d'avions de transport) et au renseignement. Les forces armées devront ainsi être capables de déployer dans la durée 7 000 hommes sur le territoire national, avec une capacité à monter en quelques jours jusqu'à 10 000 hommes pour un mois. |
| TEXTOS |
Espace : le lanceur européen Ariane 5 a mis mercredi sur orbitegéostationnaire les satellites de télécommunications DIRECTV-15 pour le compte de l'opérateur américain DIRECTV (DTV) et SKYM-1 pour l'opérateur mexicain privé SKY Mexico. Cette mission était la 79e d'une Ariane 5, la quatrième de l'année pour Arianespace au centre spatial guyanais.
Travail : l'Assemblée nationale a décidé, dans la nuit de mercredi à jeudi, d'abaisser à 1 000 salariés, contre 5 000 actuellement, le seuil à partir duquel le conseil d'administration d'une entreprise doit comprendre des administrateurs représentant le personnel. Cet amendement au projet de loi sur le dialogue social, adopté par 33 voix contre 7 malgré les réserves du ministre du travail, François Rebsamen, ne pourra entrer en application qu'à l'issue de la navette parlementaire du texte entre l'Assemblée et le Sénat.
Pétrole : le Venezuela et la compagnie pétrolière russe Rosneft ont conclu un accord sur un investissement de plus de 14 milliards de dollars (12,82 milliards d'euros) dans le secteur des hydrocarbures dans ce pays, a annoncé mercredi soir le président vénézuélien, Nicolas Maduro.
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Philippines : la croissance a ralenti à 5,2 % au premier trimestre, un plus-bas de trois ans largement inférieur aux prévisions, en raison de la mollesse des dépenses publiques et de la faiblesse des exportations, selon des chiffres officiels publiés jeudi.
Monnaies : le dollar a dépassé jeudi le niveau de 124,14 yens pour la première fois depuis fin 2002, porté par l'espoir d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed), un resserrement qui contraste avec la politique d'assouplissement monétaire de la Banque du Japon (BoJ).
Travail : le Sénat a confié mercredi aux régions la coordination de la politique de l'emploi, contre l'avis du gouvernement, à l'occasion de l'examen en deuxième lecture du projet de loi NOTRe sur la répartition des compétences entre collectivités. Cette disposition, pour pouvoir être appliquée, doit encore recevoir l'aval de l'Assemblée nationale ; ce qui semble peu probable, les députés, majoritairement à gauche, ayant déjà rejeté en première lecture une disposition identique adoptée par les sénateurs, en majorité à droite. Matignon considère que la politique de l'emploi doit rester au niveau national.
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| 1,6 milliard d'euros |
| C'est ce que coûte annuellement la prostitution à la société française, estiment le Mouvement du nid, qui vient en aide aux prostituées, et la société d'experts Psytel, dans une étude dévoilée jeudi. Le rapport, baptisé "Prostcost", tente d'établir le coût économique et social de la prostitution, en"prenant à revers le mythe d'une prostitution créatrice de croissance", expliquent les deux structures, qui ont identifié "29 postes de coûts"(coûts humains, conséquences sociales, frais de police et justice…) à partir, entre autres, de données nationales, d'études et d'enquêtes existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées. Selon cette analyse, financée par la Commission européenne, 37 000 personnes seraient prostituées en France. Parmi les externalités négatives, les coûts humains pour les prostituées sont élevés, s'établissant à 311 millions d'euros, car les péripatéticiennes sont 6 fois plus exposées au viol que la population générale et 12 fois plus au risque de suicide. Par ailleurs, si l'étude évalue à 3,2 milliards le chiffre d'affaires de la prostitution, "l'argent des clients de la prostitution est en bonne partie soustrait au circuit de l'économie classique" et notamment "envoyé à l'étranger", affirme l'étude, qui établit à 853 millions d'euros cette évasion fiscale… |
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| BLOG |
Du non-usage des technologies
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Dans le dernier numéro de la revue Interactions, les chercheurs Eric Baumer, Jenna Burrell, Morgan Ames, Jed Brubaker et Paul Dourish se posent la question, souvent oubliée, du non-usage des technologies (voir également le compte rendu des contributions à la journée d'étude organisée par les mêmes chercheurs lors d'un atelier au dernier CHI, la conférence internationale de référence sur le sujet de l'interaction homme-machine). Qu'ont en commun les enfants du Paraguay indifférents à leurs ordinateurs OLPC, les déconnectés de l'Afrique subsaharienne ou les pages Facebook de nos amis décédés ?
"La non-utilisation pourrait être comprise comme l'absence d'action, et, en tant que telle, ne peut se prêter à l'étude des actions des participants par des méthodes traditionnelles." Pourtant, comme le montre l'étude (PDF) de Jonathan Lukens sur les artistes qui refusent l'utilisation de Photoshop dans leur travail, "la non-utilisation nécessite autant, sinon plus, d'action, voire d'efforts, conscients, délibérés, que l'utilisation de la technologie".
Alors que la non-utilisation est souvent comprise comme l'absence d'une pratique, force est de constater que quelque chose d'autre existe à la place de l'usage, et c'est ce quelque chose qui doit être étudié. En fait, la non-utilisation n'est souvent pas aussi radicale que le suggère le mot. Le travail (PDF) de Lindsay Ems sur les Amish montre qu'ils n'évitent pas totalement les nouvelles technologies, mais les sélectionnent selon des normes culturelles et des valeurs religieuses. En fait, expliquent les chercheurs, la non-utilisation n'est pas tant une identité (qui définit quelqu'un comme utilisateur ou non) qu'une pratique continuellement négociée, comme le montre le travail (PDF) d'Alex Leavitt sur l'usage des Google Glass, qui souligne l'importance de l'obfuscation et de l'autocensure dans leur usage. Pour Leavitt, l'usage des Google Glass montre l'importance à intégrer des options de non-usage dans la manière dont est conçue la technologie.
En fait, le terme de non-utilisation n'est pas assez nuancé, soulignent les chercheurs… |
Lu sur Internet Actu
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| TITRES DE L'ÉCONOMIE |
| Les Echos : Epargne : les Français plébiscitent l'assurance-vie |
| Le Figaro économie : Budget de l'Etat : nouvel avertissement de la Cour des comptes |
| Financial Times : Les responsables de la FIFA accusés de corruption "rampante, systémique et profonde" |
| The Wall Street Journal : Aston Martin veut, au-delà des voitures, devenir une marque de luxe dans la mode |
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