| En Espagne, percée historique des Indignés |
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| Dimanche soir, les Espagnols ont entrouvert les portes de Barcelone et de Madrid aux Indignés, à l'issue d'élections municipales et régionales où le parti antilibéral Podemos a globalement confirmé sa troisième place. Dans la capitale madrilène, berceau du mouvement des Indignés contre la corruption et l'austérité et tenue depuis vingt-trois ans par la droite, la liste Ahora Madrid, de Manuela Carmena, comprenant notamment Podemos, est deuxième derrière celle du Parti populaire (20 conseillers contre 21), mais pourrait gouverner avec l'appui du Parti socialiste (neuf sièges). L'ancienne magistrate de 71 ans a évoqué un moment"extraordinaire" devant ses partisans, après une campagne financée par les seuls dons des militants. A Barcelone, la liste de la militante antiexpulsion Ada Colau, égérie des Indignés, soutenue par Podemos, est arrivée en tête devant celle du maire sortant, Xavier Trias, un nationaliste conservateur : elle a obtenu onze sièges contre dix pour celui-ci. "L'espoir a gagné, le désir de changement a vaincu la campagne de la peur, de la résignation", a-t-elle commenté avec des larmes de joie. Faute de suffrage universel direct, les deux candidates seront cependant vite rattrapées par la réalité des tractations qui suivront ces résultats, Ada Colau doit être investie par le conseil municipal de Barcelone et peut encore être renversée par une coalition d'opposants. A Madrid, le PP (centre droit), qui reste en tête mais perd dix conseillers, a encore ses chances. Sur l'ensemble du pays, la droite ne s'effondre pas mais cède du terrain. Elle perd une région, qui passe au Parti socialiste, et en garde douze sur les treize en lice, mais sans majorité absolue. |
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| Face aux "narcos", l'Ouest mexicain sous tension |
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Aux prises avec les barons de la drogue, l'Ouest mexicain parviendra-t-il à se déprendre d'une violence qui gagne du terrain ? Vendredi, à la suite d'un appel aux autorités signalant la présence d'individus armés dans un ranch de Tanhuato, petite ville de l'Etat du Michoacan, des affrontements ont éclaté entre ces hommes et les forces de l'ordre – les plus meurtriers qu'ait connus le pays depuis 2006, souligneThe Guardian. De fait, au moins 43 personnes ont perdu la vie au cours de ce face-à-face qui aurait duré près de trois heures. Parmi les victimes figuraient 42 narcotrafiquants présumés et un policier fédéral, rapporte El Pais. Une version des faits contestée dimanche par certains proches desdits "narcos", qui ont réfuté le terme d'"affrontements" et accusé les autorités d'avoir perpétré un "massacre". Bien que le commissaire national à la sécurité, Monte Alejandro Rubido, n'ait pas révélé à quel groupe les hommes armés appartenaient, d'aucuns soupçonnent lecartel Jalisco Nouvelle Génération, note CNN. Cette organisation, dont les dirigeants historiques sont originaires du Michoacan (Excelsior), est devenue l'une des plus puissantes du Mexique. Sa stratégie ? Mener une guerre d'attrition, non seulement contre les gangs rivaux, mais aussi contre le pouvoir, souligne The Wall Street Journal. Ces derniers mois, les attaques contre les autorités se sont ainsi multipliées, observe The Washington Post, exemples à l'appui. Ce climat de tension fait planer une lourde menace sur les élections législatives du 7 juin (FT). D'autant, rappelle El Cambio de Michoacan, qu'un candidat local a déjà été tué et que plusieurs autres ont subi des menaces. Comment mettre un terme à cette guerre, dont El Universal explique qu'elle n'a pas commencé en décembre 2006, mais bien avant, avec le délitement de milliers de familles et la tentation de l'argent facile ? Grâce au sursaut de la société, plaide La Jornada, seul capable de compenser des décennies d'abdications et d'omissions de l'Etat. |
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