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mercredi 1 avril 2015

Nicolas Sarkozy témoin assisté dans l'affaire des pénalités

Nicolas Sarkozy témoin assisté dans l'affaire des pénalités





PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a été placé mercredi sous le statut de témoin assisté dans l'enquête sur la prise en charge par l'UMP des pénalités qui lui avaient été infligées pour dépassement de frais lors de sa campagne de 2012, a annoncé le procureur de Paris.
Ce statut est à mi-chemin entre celui de simple témoin et celui de mis en examen.
Trois jours après la victoire de l'UMP aux départementales, l'ex-chef de l'Etat avait été convoqué tôt au pôle financier du parquet de Paris pour être entendu dans cette affaire. Ses proches dénoncent un calendrier dicté, selon eux, par une volonté de "récupération politique".
Après un signalement des commissaires aux comptes de l'UMP, le parquet de Paris a ouvert le 6 octobre dernier une information judiciaire pour abus de confiance, complicité et recel de ces délits.
L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, a salué mercredi la décision des juges. "La justice a triomphé et (...) les juges d'instruction ont dit le droit", a-t-il dit à la presse.
Ils "ont estimé qu'il n'y avait pas lieu de le mettre en examen. Cette affaire (...) est donc une affaire terminée".
Jean-François Copé et Catherine Vautrin, l'ex-président et l'ancienne trésorière de l'UMP, ont été mis en examen pour abus de confiance dans cette enquête, respectivement en février dernier et décembre 2014. Ce délit est passible de trois ans de prison et 375.000 euros d'amende.
L'avocat Philippe Blanchetier, Fabienne Liadzé, ex-directrice des affaires financières de l'UMP, et Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, ont également été placés mercredi sous le statut de témoin assisté.
En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, le Conseil constitutionnel avait estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153.000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363.615 euros de dépassement du plafond légal des dépenses.
GARDES À VUE DANS l'AFFAIRE BYGMALION
L'UMP, pourtant exsangue, avait pris en charge ces pénalités via une souscription baptisée "Sarkothon", une opération dont la régularité était notamment contestée par François Fillon.
L'ancien chef de l'Etat, qui a été élu à la présidence de l'UMP le 29 novembre, les a remboursées en décembre en adressant à Jacques Laisne, alors trésorier du parti, un chèque de 363.615 euros.
Dans une lettre, Nicolas Sarkozy expliquait vouloir mettre la formation politique "à l'abri de toutes contestations".
"Les Français, en souscrivant largement à ce qu'il est convenu d'appeler le 'Sarkothon', ont donné à l'UMP les moyens de faire face aux conséquences de la décision du Conseil constitutionnel du 4 juillet 2013", écrivait-il.
"Les dirigeants de l'époque ont donc considéré que le règlement couvrait également la pénalité administrative prononcée par cette décision comme cela avait été le cas dans des situations comparables", ajoutait-il, précisant que Bercy avait donné son aval à cette procédure via deux études de l'administration fiscale et du service juridique du ministère.
Interrogé sur Europe 1 avant la fin de l'audition de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, son rival le plus sérieux pour la primaire présidentielle de 2016 à droite, a dit "espérer de tout coeur" qu'il fasse "prévaloir son bon droit."
Les adversaires de Nicolas Sarkozy, dans la majorité et son propre camp, estiment que les dossiers judiciaires qui pèsent sur lui finiront par contrecarrer sa volonté de prendre une revanche surFrançois Hollande en 2017.
Trois autres ex-responsables de la campagne de 2012 ont été placés en garde à vue mercredi dans l'enquête sur l'affaire Bygmalion, système présumé de fausses factures qui aurait permis d'imputer à l'UMP des dépenses électorales.
Il s'agit du préfet Guillaume Lambert, ex-codirecteur de sa campagne, du député UMP Philippe Briand, qui était son trésorier, et de l'avocat Philippe Blanchetier. Trois anciens cadres de l'UMP et quatre ex-gérants de la société Bygmalion ont été mis en examen dans ce dossier.
Après s'être portée partie civile, l'UMP réclame 28 millions d'euros à Bygmalion, jugeant avoir été victime de la société de communication.

(Chine Labbé, avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

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