Le secrétaire général de la principale confédération
syndicale d’Afrique du Sud refuse la soumission au
gouvernement : il est démis de ses fonctions
Zwelinzima Vavi, qui était depuis 16 ans secrétaire général de la COSATU, a été démis de ses fonctions le 30 mars. La COSATU est la plus importante centrale syndicale d’Afrique du Sud, alliée à l’ANC et au parti communiste dans la coalition qui gouverne le pays depuis la fin de l’apartheid. Officiellement, Vavi a été exclu pour faute grave et indiscipline. En fait les conflits avec la direction de la COSATU s’étaient multipliés au cours des derniers mois.
Il avait ainsi refusé d’appeler à voter pour l’ANC lors de l’élection présidentielle en mai 2014.
Vavi s’était opposé à l’exclusion, en novembre dernier, du syndicat de la métallurgie NUMSA, le plus gros de la confédération avec ses 340 000 adhérents. L’exclusion faisait suite à la décision de la NUMSA de rompre avec l’ANC et d’agir pour l’indépendance de la COSATU vis-à-vis du pouvoir. Vavi a ensuite, comme 7 autres syndicats, refusé de participer aux instances dirigeantes de la COSATU tant que la NUMSA ne serait pas réintégrée.
Il avait deux mois plus tôt participé à un grand meeting de la NUMSA, au cours duquel il avait affirmé que, depuis la fin de l’apartheid, «sur le plan économique, notre liberté a plus profité au capital monopoliste blanc qu’à la classe ouvrière, la force motrice principale de notre révolution».
Malgré les menaces qui se précisaient, Vavi avait toujours refusé de démissionner afin de ne pas offrir la Cosatu «sur un plateau d’argent». Au lendemain de son éviction, il appelle sur son compte Twitter à «ne pas se lamenter» mais à «s’organiser».
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