http://michelcollon.info
|
24 avril 2015
L’annonce par le gouvernement d’un nouveau plan de « lutte contre le racisme » accompagné d’un budget de 100 millions d’euros sur trois ans a fait sourire bien des militantes et militants des luttes de l’immigration et des quartiers populaires. Le même premier ministre et le même gouvernement qui autorise la Rromophobie par sa thèse culturaliste sur « l’inintégrabilité des Rroms », prétend être antiraciste. Le même gouvernement qui dans son instrumentalisation du « Je suis Charlie » a autorisé allègrement l’islamophobie, voudrait nous faire croire qu’il est déterminé à lutter contre le racisme. Pourtant l’heure n’est pas au sourire.
Derrière ce nouveau plan se cache, selon nous, une offensive idéologique dangereuse visant à imposer par en haut une hiérarchisation « des racismes », à réduire le racisme à une dimension individuelle et apolitique, à imposer une criminalisation de l’antisionisme en l’amalgamant à l’antisémitisme.
Provocation
La nomination d’un nouveau « délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme » en charge de la mise en œuvre du nouveau plan, se réalise d’emblée sur le ton de la provocation. La première déclaration du nouveau DILCRA, Gilles Clavreul pose d’emblée une négation de l’islamophobie qui est amalgamée au « racisme anti-arabe » d’une part et une mise en exceptionnalité de « l’antisémitisme » d’autre part : « Tous les racismes sont condamnables, mais le racisme anti-Arabe et anti-Noir n’a pas les mêmes ressorts que l’antisémitisme dans sa violence. Il faut être capable de dire la particularité de l’antisémitisme. » (1)
La négation et/ou la sous-estimation et/ou l’euphémisation de l’islamophobie et la construction d’une « exceptionnalité » de l’antisémitisme constituent les deux segments articulés d’une offensive poursuivie de longue date mais qui est dotée aujourd’hui de nouveaux moyens. On retrouve cette logique dans l’expression consacrée de « lutte contre le racisme et l’antisémitisme » qui s’est banalisée à force d’être assénée par les appareils idéologiques d’Etat. Comme le souligne justement la brigade antinégrophobie : « l’appellation même de lutte contre le racisme et l’antisémitisme crée une hiérarchie symbolique. D’un côté l’antisémitisme, de l’autre un ensemble où tout est mélangé... C’est une profonde négation de la spécificité des racismes. Soit on gomme les différences pour tous, soit on les reconnaît pour tout un chacun. » (2)
La même logique est présente dans les propos de Valls lors de son discours du 13 janvier à l’Assemblée nationale : « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ». Aux uns la « peur » et aux autres « la honte ». Que ce soit de manière consciente ou non (le résultat est exactement le même), ces propos nient ou relativisent la « peur » des musulmans devant la montée sans précédents des actes et agressions islamophobes. Ils posent également une réalité inexistante, la soi-disant « honte d’être musulman ». Que le premier ministre se rassure, nous n’avons rencontré aucun musulman ayant honte de l’être. Il n’y a que ceux qui pratiquent des islamalgames qui peuvent penser à l’existence d’un sentiment de « honte ».
Si la thèse n’est pas nouvelle, l’arrogance dans son affirmation par l’Etat l’est. Elle révèle une volonté d’imposer par tous les moyens, de l’idéologique au répressif, une hiérarchisation « des racismes ». ....La suite ici ---->http://michelcollon.info/La-construction-etatique-d-une....
La négation et/ou la sous-estimation et/ou l’euphémisation de l’islamophobie et la construction d’une « exceptionnalité » de l’antisémitisme constituent les deux segments articulés d’une offensive poursuivie de longue date mais qui est dotée aujourd’hui de nouveaux moyens. On retrouve cette logique dans l’expression consacrée de « lutte contre le racisme et l’antisémitisme » qui s’est banalisée à force d’être assénée par les appareils idéologiques d’Etat. Comme le souligne justement la brigade antinégrophobie : « l’appellation même de lutte contre le racisme et l’antisémitisme crée une hiérarchie symbolique. D’un côté l’antisémitisme, de l’autre un ensemble où tout est mélangé... C’est une profonde négation de la spécificité des racismes. Soit on gomme les différences pour tous, soit on les reconnaît pour tout un chacun. » (2)
La même logique est présente dans les propos de Valls lors de son discours du 13 janvier à l’Assemblée nationale : « les Français juifs ne devaient plus avoir peur d’être juifs » et « les Français musulmans ne devaient plus avoir honte d’être musulmans ». Aux uns la « peur » et aux autres « la honte ». Que ce soit de manière consciente ou non (le résultat est exactement le même), ces propos nient ou relativisent la « peur » des musulmans devant la montée sans précédents des actes et agressions islamophobes. Ils posent également une réalité inexistante, la soi-disant « honte d’être musulman ». Que le premier ministre se rassure, nous n’avons rencontré aucun musulman ayant honte de l’être. Il n’y a que ceux qui pratiquent des islamalgames qui peuvent penser à l’existence d’un sentiment de « honte ».
Si la thèse n’est pas nouvelle, l’arrogance dans son affirmation par l’Etat l’est. Elle révèle une volonté d’imposer par tous les moyens, de l’idéologique au répressif, une hiérarchisation « des racismes ». ....La suite ici ---->http://michelcollon.info/La-construction-etatique-d-une....
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire